Pyramide de Khéops : les calembredaines de Lheureux

Pour proposer sa théorie hydraulique, Philippe Lheureux fait une présentation trompeuse de la réalité sur quasiment chacun des points qu'il évoque.

Il est établi que les conduits de la chambre de la reine étaient chacun fermés par un tympan de pierre d'environ 13 cm avant que Waynman Dixon ne les ouvre en 1872.

Or Philippe Lheureux justifie l'existence de la chambre de la reine et de ses conduits par le fait qu'ils auraient selon lui seulement servi à tester un mécanisme hydraulique dont il imagine qu'il existe. Il s'agirait de remplir la chambre du roi d'eau via ses conduits, et par la pression de l'eau, pousser une pierre qui permettrait de faire descendre un bloc barrant un couloir menant à une supposée chambre secrète. Avec cela on se croirait dans l'un des films de fiction Indiana Jones. Mais on se demande pourquoi tout ce système complexe juste pour un seul bloc (fermant le milieu d'un couloir donc vraiment pas discret) que des pillards auraient aisément contourné vu qu'ils ont pu creuser une sape pour contourner les 3 épais blocs bouchons du couloir ascendant.

Comme utiliser les conduits pour remplir la chambre de la reine est impossible avec des conduits qui n'étaient pas ouverts sur la chambre, Lheureux prétend dans ses publications que le conduit du mur Sud de la chambre de la reine aurait en fait été fermé seulement après son utilisation grâce a un placage de pierre (il a été inspiré par les écrits de personnes peu sérieuses : Jacques Bardot et Francine Darmon). Notez la contradiction dans sa propre théorie qui reconnaît qu'il n'y a pas eu de placage au mur Nord puisque le conduit Nord reste incompatible avec un usage hydraulique et a néanmoins été construit.


Lheureux a affirmé qu'on voyait ce placage de la paroi autour de l'embouchure du conduit Sud, soulignant qu'il se distinguerait du reste du conduit sur les photos.



Mais bien qu'il affirme ça comme une vérité reconnue, c'est faux. Philippe Lheureux fait prendre des vessies pour des lanternes, ou plus littéralement fait passer une réparation moderne pour de la pierre d'origine.

Ceci est une photo du conduit avant sa réparation :


On voit la partie cassée des blocs par la grande fissure qui avait permis à Dixon de trouver et d'ouvrir le conduit.
De nos jours toute la bordure de l'ouverture du conduit a été refaite et cette partie manquante dans le mur comblée.

Ce que l'on voit actuellement à l'embouchure du conduit n'est donc pas d'origine et l'ancienne photo prouve au contraire que c'était une pierre massive qui a été cassée. Autrement le placage aurait laissé place à la paroi plane du bloc derrière lui.

Pareillement pour la partie de pierre creusée dans ce même mur Sud en face de l'entrée de cette chambre (ici visibles avec 2 angles de vue différents) :


Évidemment cela (et bien d'autres choses) fait tomber à l'eau toute sa théorie hydraulique. Mais dans son esprit, sa théorie est plus importante que la réalité factuelle et s'impose à elle.

Voyons la suite ci-dessous :

Dans ce qu'il a publié de sa théorie, il imagine une salle secrète juste à l'Ouest des chambres de décharge.
Et il avait remarqué qu'un des chevrons rentrait de beaucoup derrière le mur du pignon de la chambre de Campbell.


Cela lui sert d'argument pour dire que les chevrons pourraient se prolonger et couvrir une autre pièce au delà des murs. Il a ainsi attribué ce chevron au coté Ouest (à l'origine à cause de la légende erronée sur le site de Colette Dowell). Il a ajouté que les chevrons du coté opposé, qu'il a indiqué être coté Est s'arrêtent contre le mur et ne débordent pas.

Sauf qu'en réalité il a interverti la position des chevrons et ceux dont il a affirmé qu'ils ne débordent pas sont coté Ouest.

Étant donné qu'il ne peut en fait pas déplacer sa chambre secrète du côté Est de la chambre du roi (puisque son mécanisme d'ouverture dans sa théorie est coté Ouest), pointer ce chevron là n'a plus valeur d'argument. Pire : si on devait prêter crédit à son affirmation que les chevrons (qui en réalité sont coté Ouest) s'arrêtent contre le mur tel qu'il l'a publié, cela serait au contraire un indice qu'il n'y a rien de l'autre côté du mur.

Il lui a plusieurs fois été signalé son erreur concernant la localisation qu'il donne au chevron (et il a confirmé le savoir déjà depuis longtemps).
Et pourtant à ce jour il n'a toujours pas rectifié les légendes erronées des photos sur son site internet ainsi que le texte qui accompagne.
De cette manière les lecteurs sont poussés à continuer à croire en la validité de cet argument.

Ainsi faute de pouvoir adapter la théorie c'est la réalité qui est tordue et manipulée pour la faire frauduleusement correspondre à ce qui lui est utile et aller dans son sens.

Ce débordement du chevron par dessus les murs n'était de toute façon déjà aucunement une preuve puisque les chevrons sont en quinconce et qui plus est, on peut aussi observer ce débord des deux cotés pour les poutres du plafond de la chambre du roi :


Et également des deux cotés pour les chevrons de la chambre de la reine (seul celui en bas à gauche de l'image semble visible sur une largeur à peu près complète).


Il n'y a donc rien de particulier et spécifique pour les chevrons de la dernière chambre de décharge nommée chambre de Campbell. Et du coté Ouest, si jamais les chevrons débordent contrairement à l'analyse qu'en avait fait Lheureux, ils débordent de peu vu la largeur de la partie visible de leur face inférieure en comparaison des chevrons voisins.

Voici le mur Ouest (et les chevrons de cette extrémité) de la chambre de Campbell.

(Cette image est tirée d'une vidéo de Kawae Yukinori, vers la 32ème minute : https://www.youtube.com/embed/9cHrdK_RqmE?start=1916
Elle nous permet d'identifier les cotés Est et Ouest car on entre dans les chambres techniques du coté Est, à 26min30 dans la vidéo et qu'on voit à 27min00 le mur en face qui est donc le mur Ouest avec le graffiti "sister")

Les lecteurs et abonnés de Monsieur Lheureux sont donc dupés par des arguments frauduleux.

Pour ceux qui estimeraient crédible l'existence d'une chambre secrète, il faut se rappeler qu'une chambre de cette dimension ne serait pas passée inaperçue dans les études poussées des résultats des muongraphies réalisées par les scientifiques.

En effet, les résultats des muongraphies n'ont pas montré de différence notable autour de la chambre du roi par rapport à la simulation de ce qui était attendu avec les vides connus. C'est donc qu'il n'y a pas de vide supplémentaire conséquent dans cette zone.



Et ce n'est pas le fait que la chambre du roi masquerait la chambre secrète théorisée par Lheureux. En effet, lorsque l'on superpose les emprises des différents espaces tel qu'ils sont "vus" depuis les détecteurs de muons de la position 2 dans l'angle Sud-Ouest de la chambre de la reine, on constate que la chambre secrète ne serait pas cachée par la chambre du roi mais parfaitement "visible" à côté.

Superposition des emprises 3D (des vides connus et de l'emprise de la chambre théorisée par Lheureux) tels qu'ils seraient "vus" depuis la position 2, sur les résultats de la muongraphie (avec ces détecteurs on regarde vers le haut et pas vers le sol donc l'Ouest se situe à droite) :


Or, tandis que la chambre du roi change la densité détectée dans son emprise, on ne remarque aucune anomalie de densité dans l'emprise de la chambre secrète de Lheureux (On retrouve dans les résultats les taux de densité prévus par la simulation). Et les scientifiques de l'équipe Scanpyramids qui ont des moyens d'analyse poussés pour isoler et détecter une anomalie de densité étrangère aux vides connus l'aurait forcément remarqué. Nous avons donc la confirmation scientifique que la chambre secrète de Philippe Lheureux n'existe pas.

Et quand il prétend que le big void découvert par la mission scanpyramids s'intègre parfaitement à sa théorie et qu'il représente une suite de chambres Nord-Sud alignées sur cet axe avec sa chambre secrète, il ment et prend les gens pour des idiots. Car tout le monde peut constater que l'anomalie détectée dans l'avant dernière image (result for position 2) ne s'aligne pas avec sa chambre secrète à l'Ouest (ici l'Ouest étant à droite). D'ailleurs les scientifiques ont déterminé depuis longtemps que le big void est à la verticale de la grande galerie (donc du coté de l'antichambre et pas de l'autre coté).


Philippe Lheureux prétend également qu'il n'y aurait strictement aucun espace entre le bloc bouchon visible depuis le couloir ascendant (celui le plus haut) et les parois du couloir ascendant depuis leur mise en place. Preuve selon lui que ces blocs bouchons n'auraient pas été glissés dans ce couloir après sa construction. Qu'ils auraient en fait déjà été mis en place pendant la construction de ce couloir.
Il écrit sur son site : "Remarquez comme le dernier bloc de granite est collé au calcaire. On ne pourrait même pas passer une lame de rasoir entre les pierres."
Et illustre cela avec une photographie récente :


Dans son incompétence, il se contente d'une photographie récente qui rend compte d'un état qui ne correspond pas nécessairement à l'état d'origine.
Et en effet, si l'on n'observe pas d'espaces aujourd'hui c'est seulement parce que des interventions successives d'entretien et réparation de la pyramide ont masqué ces joints.

L'extrait d'une ancienne photo 360° prouve qu'il y avait bien un espace entre ce bloc bouchon et le plafond (cliquez sur l'image pour agrandir).

source : https://www.pbs.org/wgbh/nova/interactive/explore-ancient-egypt/app/

Déjà à cette époque sur toute la partie directement éclairée à droite, le joint avait été masqué par une goulotte électrique en ciment blanc (de sorte à être ainsi la plus discrète possible et camouflée aux yeux des touristes). Sur la partie de gauche on voit cependant très bien l'espace de l'ordre d'un centimètre entre le bloc et le plafond, contrairement à ce qu'affirme Monsieur Lheureux.

Les blocs bouchons pouvaient donc être déplacés dans ce couloir.

Pour compléter ce point, une ancienne photographie en illustration dans le livre PYRAMIDOLOGY d'Adam Rutherford était un moment utilisée pour affirmer qu'en amont dans ce couloir ascendant les blocs n'auraient pas pu passer à cause de 2 "excroissances rocheuses" au sol de chaque coté du couloir.


Mais il a été déterminé qu'en fait ces "excroissances" n'étaient pas d'origine mais construites durant les premiers travaux pour maintenir les câbles dans les bordures du couloir.
On voit en effet des câbles traverser 2 de ces "excroissances" du coté gauche sur cette autre ancienne photo :


D'où l'absence de ces "excroissances" après les travaux suivants et jusqu'à nos jours (les câbles au sol sont désormais intégralement noyés dans une goulotte de ciment complètement intégrée à la partie inférieure des murs et que les touristes ne remarquent pas).

Plus en amont encore sur le parcours qu'auraient dû emprunter les blocs bouchon, c'est la jonction entre le couloir ascendant et la grande galerie que Philippe Lheureux attaque. Il raconte que la structure temporaire qui servait de pont et dont on n'a plus que les encoches de fixation dans les parois latérales n'aurait jamais pu supporter le poids de ces blocs bouchons. Il déclare en effet (dans une vidéo publiée le 7 mars 2023) au sujet des traverses de bois : "on peut rarement leur donner plus de 15x15 cm de section". Et de conclure que la structure ne pouvait porter qu'une charge de 1824 kg (en considérant 3 poutres espacées de 50 cm).

Mais comme tout le reste, ceci est faux et la valeur qu'il donne est complètement fantaisiste.

Dans la majorité des cas, cette section de 15x15 cm qu'évoque Philippe Lheureux (ici en rouge) ne représente même pas la moitié de la section que pouvaient avoir ces poutres (ici en gris) comme on peut le constater.

(Ces dimensions et sections sont mes estimations d'après des photos)

D'autant qu'il faut savoir que doubler la largeur d'une poutre c'est doubler sa résistance mais doubler sa hauteur multiplie jusqu'à huit fois sa résistance !!! (car la hauteur compte au cube dans la formule mathématique).

Les abaques des poutres de bois résineux permettent de savoir qu'avec une seule poutre de 10x15 cm (une section qui ne représente donc que 66% de celle que Lheureux à retenu) et une portée bien plus grande de 1m50, on est déjà à 1642 daN (1674 kg) de charge admissible (c'est à dire sans que cela fasse apparaître une flèche trop significative, ce qui est loin de la charge maximale avant rupture) :

http://charpente-total-bricoleurs.wifeo.com/les-tableaux-des-charges-admissibles.php

Sachant que dans le tableau, en passant d'une portée de 1m50 à celle de 1m00 les valeurs sont approximativement doublées, par extrapolation on peut dire qu'avec une poutre de section de 10x15 sur une portée de 1m00 on serait déjà au minimum à 3100 daN (3162 kg).
Donc pour une poutre d'une section de 15x15 cm, la charge admissible serait autour de 4650 daN (4743 kg), ce qui n'est pas loin des 5190 kg du plus gros bloc bouchon.

Et comme nous l'avons vu, une section de 15x15 cm est encore extrêmement en deçà de la section réelle des poutres. Elles ont donc individuellement largement la capacité de supporter la charge d'un bloc bouchon sans vraiment fléchir.

Il faut préciser le fait que les blocs ne reposaient pas directement sur ces poutres mais sur d'autres pièces de bois que l'on appellera des chevrons et qui selon mes estimations avaient une section en coupe verticale de 18 cm au dessus des poutres. A savoir que les chevrons étant par nature inclinés, ils subissent moins le phénomène de flexion et résistent donc mieux que les poutres horizontales.

Outre tout cela on remarque que la poutre 4 est vraiment énorme, pour compenser la plus grande portée entre la poutre 4 et 5. Car cet espace permettait de continuer à accéder au couloir de la chambre de la reine lorsque les poutres étaient en place.

A noter que les encoches accueillant les poutres ne sont pas mal placées comme le dit Lheureux en évoquant cette remarque de Georges Goyon. Si la partie supérieure de ces encoches occupe la même emprise que le plancher, c'est parce que pour installer ces poutres et les retirer, malgré la présence des banquettes, il fallait bien une certaine hauteur libre au dessus.

En effet, pour cette manoeuvre il est nécessaire qu'elles passent au dessus de l'une des banquettes dans une position très inclinée pour s'engager dans l'encoche de la banquette opposée. Cette position inclinée impose ce grand espace libre supplémentaire en partie supérieure de l'une des encoches (par souci de symétrie visuelle l'encoche en face fait la même hauteur).



Ce n'est qu'une fois complètement enfoncée dans cette encoche que la poutre ne déborde plus à son autre extrémité au dessus de la banquette et peut être ramenée en position horizontale et finalement également engagée dans la seconde encoche.

Systématiquement la profondeur de l'une des deux encoches qui se font face est très importante, pour permettre justement que la poutre ne déborde plus par rapport à la banquette opposée et pouvoir faire cette manoeuvre.


Autre point faux dans le discours de Lheureux : La sape entre le haut de la grande galerie et la première chambre de décharge, appelée chambre de Davison.
Dans sa théorie, Lheureux raconte que cette sape ne serait pas une sape mais aurait été un couloir réalisé dès la construction de cette partie de la pyramide en prévision de l'évacuation de son flux d'eau dans le cas d'un débordement dans cette chambre de Davison.



Ses arguments sont qu'il aurait été quasiment impossible de creuser cette sape sauf à ciel ouvert, car ce serait selon lui trop réduit comme espace, et d'autre part qu'il n'y aurait aucune trace de joints au sol ni au plafond qui indiquerait que ce passage n'aurait pas été prévu à l'origine.

Sa première affirmation est un mensonge puisque du coté Sud de la chambre souterraine il y a une galerie qui a été directement creusée dans la roche sur plus de 16 mètres, avec une section comparable à celle de la sape menant à la chambre de Davison. Preuve que c'est parfaitement possible.

Quant à la seconde c'est une affirmation gratuite car il n'a pas regardé dans le détail toutes les parties du couloir. Il n'a en fait pas les images permettant de regarder toute la sape.
Et quand on y fait attention, on observe sur les quelques images qu'on a ce qui ressemble à la limite entre deux blocs au plafond :

En regardant depuis une position légèrement différente, on se rend compte qu'une bonne partie de cette limite est beaucoup plus rectiligne qu'il y paraît autrement du fait des irrégularités du relief. Cela va plutôt dans le sens d'un joint entre des blocs.


Et ça n'est apparemment pas le seul endroit dans cette sape où on semble observer un bloc au plafond qui se distingue du reste :

Ceci est un extrait éclairci de cette photo :


On observe aussi dans l'image ci-dessus que les joints verticaux des murs au niveau de cette personne sont tellement peu jointifs qu'on peut se demander comment une telle sape serait censée évacuer un flux d'eau sans en disséminer partout dans la structure.

Et il n'y a pas que des joints verticaux sur les murs, il y a aussi des joints horizontaux :

Cela n'est pas très cohérent avec le fait de réaliser ce tunnel à l'air libre pour le couvrir ensuite puisque la pierre au plafond fait partie des pierres creusées.

Enfin, certaines traces rectilignes sur les faces latérales de blocs prouvent que cette sape a été creusée alors que toutes les pierres étaient déjà en place. Ces traces sont plus ou moins horizontales et divergentes dans le sens de la progression du creusement. Elles montrent que l'outil utilisé était orienté différemment selon qu'on attaquait la pierre dans la partie haute ou la partie basse, et les différentes orientations se rejoignent autour de la zone depuis laquelle une personne accroupie pouvait manoeuvrer un outil dans cette sape.


La divergence de ces traces est orienté dans le sens de la progression dans la sape, ce qui confirme le creusement progressif de cette sape depuis les parties précédemment creusées de la sape. Le creusement de cette sape n'a manifestement pas été réalisé depuis le haut à ciel ouvert.


La trajectoire non rectiligne de la sape est aussi particulièrement parlante tout comme les limites irrégulières de cette sape rappellent la sape d'Al Mamoun.
Cela n'a rien à voir avec un conduit ou un couloir prévu à la conception.

(extrait de la figure 1 de la planche 4 de Perring)

L'idée que cette sape servirait à évacuer l'eau qui s'infiltrerait dans la chambre de Davison est également battue en brèche par le fait que le sol de la chambre de Davison n'est pas plat. Il y a des poutres un peu plus hautes que d'autres, et le débouché de cette sape sur la chambre est légèrement au dessus du niveau de l'une des poutres au sol parmi les plus hautes, ce qui ne serait pas logique.

image extraite du reportage de l'émission 60 minutes Australia https://www.youtube.com/watch?v=oomK6gzJfxA


Dans sa théorie, Philippe Lheureux affirme que la raison pour laquelle les chambres du roi et celle souterraine ne seraient pas alignées sur l'axe central de la pyramide serait le fait d'un conduit vertical qu'il a imaginé (ici en rouge) et qui viderait le sable de son système dans la chambre souterraine.



La véritable raison pour laquelle la chambre du roi est décalée est pour être la plus haute possible. Car cette chambre dépend de l'accès par la grande galerie au Nord. Ainsi plus cette chambre est au Sud (à gauche) et plus la grande galerie pouvait se prolonger loin et donc permettre de monter haut.

Quant à la chambre souterraine, c'est une généralité banale dans les pyramides que les chambres ne soient pas axées sur le centre de la pyramide. La chambre de la reine est donc un peu une exception à se situer au milieu entre le coté Nord et Sud.

Qui plus est, la chambre du roi est largement plus longue que la chambre de la reine. Par conséquent un tel conduit vertical situé pas loin du fond de la chambre du roi ne viendrait pas gêner la structure de cette dernière. Ni d'ailleurs les conduits dit de "ventilation" car si la chambre du roi avait été plus au Nord, alors la grande galerie se serait également terminée plus au Nord, tout comme le conduit et son contournement de la grande galerie. Cela n'aurait donc rien changé à l'espace entre ces conduits et ce mécanisme. Le propos de Lheureux n'a donc aucun sens. A savoir que les conduits de la chambre de la reine et du roi sont à une distance relativement comparable des murs Est de leurs chambres respectives (à une trentaine de cm près). Le fait qu'ils soient près du milieu de la longueur de la chambre de la reine vient seulement du fait que cette chambre est plus courte.

Philippe Lheureux écrit qu'un certain renfoncement dans le plafond de la chambre souterraine serait la preuve de l'existence de son conduit vertical.
Ici aussi sa présentation des choses est complètement trompeuse.
L'image que Lheureux donne de ce renfoncement peut faire croire à une forme rectangulaire bien délimitée (voir le plafond dans la partie droite de l'image) :



Or voici en fait comment est ce renfoncement :



Notez la grande fissure qui traverse la partie droite de ce renfoncement et qui aurait suivi la ligne droite de la bordure d'un conduit si il y en avait eu un.

De plus ce n'est pas le seul renfoncement du plafond de la chambre souterraine (et cela Lheureux se garde bien de le dire), voir l'image ci-dessous.
A gauche c'est celui que nous venons de voir et à droite un autre (notez qu'ils ont chacun leur limite à gauche formé de 2 arcs de cercle, car c'est le bord par lequel les ouvriers attaquaient le plafond et faisaient progresser l'égalisation de celui-ci) :



Cela n'a donc aucun rapport avec un hypothétique conduit vertical au dessus. Il s'agit seulement d'une étape dans l'égalisation du plafond.
Une autre image permet de bien se rendre compte que ce plafond est encore très inégal et plein de renfoncements qu'il n'est évidemment pas question d'interpréter comme des tympans de sorties de conduits :



Enfin, le premier renfoncement (ici en rouge) ne correspond pas à la position de la pierre soi-disant mobile (ici en vert) de la chambre du roi, qui libèrerait le sable dans ce conduit selon la théorie de Lheureux :



Les affirmations publiées par Monsieur Lheureux pour défendre sa théorie sont donc des calembredaines sorties de son imagination, appuyées d'interprétations d'éléments sans véritable rigueur.

Revenir sur le sujet de la chambre de la reine de la pyramide de Khéops :
https://lumieredureel.forumactif.fr/t20-pyramides-de-gizeh-histoires-de-marchands-de-sable-et-realite#CHAMBREREINE
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