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 Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité

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MessageSujet: Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité   Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Icon_minitimeLun 12 Juil - 22:28

Pyramides de Gizeh
histoires de marchands de sable et réalité

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Bandea10

Que cela vienne de personnalités appartenant à la mouvance conspirationniste, new age ou même d'architectes supposément sérieux, beaucoup de choses sont dites, accompagnées d'innombrables théories sur ce que sont les grandes pyramides de Gizeh et la manière dont elles ont été construites. Nous n'allons pas étudier l'ensemble des théories mais seulement examiner ce qui est le plus couramment partagé sur internet par le grand public. La vérification des affirmations avancés en les soumettant à l'épreuve des faits, sera l'occasion de s'informer sur les éléments matériels. Et faisant cela nous allons par l'observation et la réflexion, découvrir ce qui constitue ces pyramides, en tirer la logique de leur organisation et finalement comprendre comment elles ont réellement pu être édifiées.


Dans le bien connu reportage la révélation des pyramides, on retrouve un postulat géométrique déjà présenté et publié par Guy-Claude Mouny et Guy Gruais, dans le livre Le Grand Secret des Pyramides de Guizeh datant de 1992 (c'est à dire antérieur à la communication publique de monsieur Grimault sur ce sujet).

Ce simple postulat d'une intention géométrique spécifique globale ayant prédéterminé la position des pyramides et du sphinx "malmène" selon le reportage (à partir de 1h27), la théorie de la construction du Sphinx à une date différente de celle de la grande pyramide. Mais il n'y a rien pour prouver cette intentionnalité. D'autant que cela est la négation de tous les éléments contextuels et scientifiques qui permettent de savoir que Mykérinos est le petit fils de Khéops et donc que sa pyramide est construite deux générations plus tard.

Il est déclaré que le triangle formé par l'élévation de la grande pyramide, projeté au sol en 5 fois plus grand avec son sommet placé sur le centre de la pyramide de Khéops, verrait sa pointe inférieure gauche arriver sur le centre de la pyramide de Mykérinos. Quand à la troisième pointe, elle ne tomberait sur rien... Néanmoins l'un des cotés de ce triangle passerait par la tête du sphinx (sans que ce soit sur un point particulier du coté du triangle tel que le milieu). Par conséquent si il fallait dessiner un triangle entre ces 3 éléments, ça ne serait finalement pas un triangle isocèle mais un triangle quelconque (ici en pointillés jaunes).

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Critiq11


Quant au centre de la pyramide de Khéphren euh... il est laissé de coté. Ce qui est un gros souci de cohérence et de logique pour un supposé schéma géométrique directeur du site. D'autant que si on doit lier le Sphinx à une pyramide, c'est bien à celle de Khéphren car le Sphinx est situé juste à coté du temple dit du "Sphinx" et du temple d'accueil (dit temple bas, situé à l'Est) qui font partie du complexe de la pyramide de Khéphren car ils sont au commencement de la chaussée funéraire qui mène au temple haut situé contre cette pyramide. Et c'est bien la pyramide de Khéphren qui se trouve dans le dos du sphinx et est donc symboliquement défendu par celui-ci. Alors pourquoi la pyramide de Khéphren serait-elle exclue de cette géométrie ?

Et cela ne se voit pas sur ce dessin trop grossier, mais en fait la pointe du triangle rouge rate le centre de la pyramide de Mykérinos de plus de 6 mètres (voir l'illustration suivante bien plus précise avec correction de la parallaxe).

ça c'est le premier postulat géométrique, déjà bien incohérent dans la logique...et aussi faux (à moins de finalement s'assoir sur la soi-disant incroyable précision mise en oeuvre).

Il y en a deux autres.

Dans le second, on ne parle même pas d'un rapport géométrique direct et concret puisqu'il s'agit de l'alignement virtuel de la tête du sphinx avec le prolongement du coté de la pyramide de Khéops... si cette pyramide de Khéops avait été collée contre le coté Est de là où elle se situe réellement, donc 230,38 m plus loin vers l'Est...
C'est donc encore plus tiré par les cheveux.

Personnellement en faisant les tracés le plus précisément possible, je constate que cette verticale rate la tête du Sphinx et passe à quelques mètres de son visage.

Enfin le troisième postulat voudrait qu'un cercle dont le centre serait placé a l'intersection des axes Nord-Sud de la pyramide de Khéphren et Est-Ouest de Khéphren permettrait de relier ces deux pyramides et la tête du Sphinx. Pour ceux qui l'ignoreraient, géométriquement on peut systématiquement faire passer un cercle par trois points où qu'ils soient les uns par rapport aux autres. La seule particularité ici serait donc que le centre du cercle en question se situerait à l'intersection des axes des pyramides. Mais cela est grossièrement faux.

Voici en meilleure qualité, la même image aérienne (du 16 janvier 2008) que celle utilisée dans le reportage avec les tracés des 3 postulats.
Le cercle rouge étant celui qui passe vraiment par les différents éléments (avec la croix rouge représentant le centre du cercle) et en bleu le cercle réellement centré sur l'intersection des axes des pyramides et passant par le centre de Khéphren. La distance entre les centres de ces deux cercles est tout de même de plus de 14 mètres. Quand il est évoqué une imprécision de plusieurs centimètres sur quelques centaines de mètres, il ne fait pas de doute que 14 mètres sont bien au delà d'un simple manque de précision, même avec des moyens rudimentaires.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Traczo10
(Cliquez sur l'image pour l'afficher à pleine résolution)
précisions sur les tracés effectués en cliquant ici:

Ce qui est affirmé dans le reportage est donc un mensonge. D'autant que si on y fait vraiment attention, cette incohérence géométrique est visible sur l'image du reportage.
En effet, les espaces colorés ici en vert de chaque coté du triangle isocèle n'étant pas réellement de la même taille, on en déduit logiquement que puisque le triangle rouge isocèle est bien centré sur l'axe Nord-Sud, alors le cercle ne l'est pas.
Et cela se vérifie lorsqu'on trace le centre du cercle (petit point rouge).

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Traczo10

La même image en plus grand (et plus clair), avec en plus l'ajout d'un cercle bleu lui réellement centré sur les axes pour pouvoir comparer et se rendre compte de la différence (se rendre compte de la triche) :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Traczo12


Ceci n'est qu'un exemple de la déformation systématique de la réalité que fait le reportage pour manipuler les esprits et leur faire croire au sérieux de la thèse sous-jacente : que ces pyramides là auraient été construites en même temps et pas par les égyptiens alors qu'ils ont construit nombre de pyramides (et des mastabas un demi-millénaire plus tôt) petites et grandes, à degrés et à faces lisses dont la pyramide rouge qui a précédé celle de Khéops et dont la largeur est quasiment équivalente à celle de Khéops (220 m contre 230 m pour Khéops).

Réfléchissons une minute : une haute technologie permet l'automatisation et donc la production en série de blocs de pierre identiques (au moins logiquement pour chaque assise de pierres), or ici ils sont tous différents. D'ailleurs, contrairement à l'idée reçue, même dans leur hauteur les blocs de pierre ne sont pas bien calibrés, sauf à proximité directe des faces. Et encore, ce n'est pas une précision absolue.
voir ici:
Quand aux pierres situées à l'intérieur de la pyramide c'est encore une autre histoire.

La photo ci-dessous montre le sommet de la pyramide de Khéops avec le Nord orienté en haut de l'image :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité 5_r10
(cliquer sur l'image pour l'afficher à pleine résolution)

Regardez bien comment les pierres proches des faces sont agencées entre elles avec une plus grande précision, plus jointives, plus orthogonales et alignées selon les directions cardinales tandis que plus près du centre, à l'intérieur, d'énormes écarts sont visibles et tout est plus approximatif.

Une encoche présente dans l'arrête Nord-Est de la pyramide permet de mieux se rendre compte de comment sont en réalité les pierres intérieures :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité S1807012

Ne faites pas attention aux blocs en haut à droite qui sont cassés. Regardez plutôt en bas un peu à gauche.

En fait les blocs plus en profondeur ne sont pas découpés avec des faces aussi lisses et bien perpendiculaires comme avec un équipement moderne, ce sont juste des pierres avec des formes plus irrégulières, grossièrement taillées, qui constituent le remplissage et l'essentiel de la masse. Cela démontre que le travail de précision est économisé, consacré uniquement aux parties réellement importantes de la pyramide, tandis que la masse des ouvriers les moins qualifiés s'occupent de tailler la grande majorité des pierres qui ne devaient pas être visibles et ne requièrent aucune qualité ni dimensions particulières.

Il n'y a en effet nul besoin de bien les ajuster les unes par rapport aux autres sans laisser de vide, de les rendre vraiment jointives, seulement d'aplanir dans un second temps les parties de pierres qui le nécessitent pour y poser celles qui viennent par dessus. C'est ce qu'on remarque aussi sur la photo du sommet de la pyramide ou différentes pierres ont été à certains endroits partiellement arasées, égalisées avec celles à proximité sur l'étendue de la surface correspondante à la pierre qui devait les recouvrir. Il n'y a pas un niveau d'assise bien précis mais différents niveaux locaux dictés par les hauteurs des pierres les plus basses, sans véritable respect des hauteurs d'assises des parties extérieures. Certaines pierres font simplement une double hauteur mais d'autres se retrouvent carrément à cheval entre deux niveaux.

C'est ce qu'on voit aussi bien au bas de l'encoche qu'au sommet de la pyramide dont voici une autre photo ci-dessous (voir la partie à droite) :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Sommet12
la partie centrale du sommet (où l'on voit clairement que le sol n'est pas à un seul même niveau) :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Sommet13

Les pierres à cheval les unes sur les autres c'est aussi ce qui frappe lorsqu'on regarde la brèche réalisée dans la pyramide de Mykérinos, avec à de nombreux endroits des pierres retaillées pour placer les suivantes :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Irrzog12

Ainsi donc, seules les pierres en bordure des faces des pyramides et les très gros blocs structurant les circulations et chambres intérieures sont vraiment soigneusement taillés avec un nivelage commun et positionnés avec précision. (Au passage c'est à la différence de qualité de la taille des pierres sur les différentes strates tout au fond de la brèche, non visibles ici, de la pyramide de Mykérinos que l'on se rend compte qu'il y avait une structure interne de pyramide à degrés). Souvenez vous des irrégularités de ces pierres grossières et des écarts entre elles quand vous entendrez dire ou lirez dans des écrits manipulateurs et mensongers que les 2,5 millions de blocs de pierre auraient soi-disant été ajustés au millimètre près...

Qui plus est, la pyramide de Khéops (tout comme celle de Khéphren) a été érigée sur le socle rocheux préexistant, constituant donc le cœur de la base de la pyramide, de sorte qu'au moins 23% de son volume n'a pas eu besoin d'être mis en place (une économie de travail conséquente).
source : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00319586/document

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Socle_10

On a dans ce document la reconstitution des niveaux du sol naturel estimés :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Altimz10

C'est donc en réalité la position de ces collines qui a défini la position précise de ces pyramides entre elles, non une volonté géométrique spécifique selon un schéma géométrique prédéterminé.

Il faut aussi avoir à l'esprit que si la toute première assise de pierre fait 1m50 de haut d'après les mesures de Georges Goyon, absolument toutes les autres assises extérieures font moins d'1m30 de haut. En fait, dès qu'on dépasse la 4ème assise les blocs de pierre ne dépassent déjà plus 1m de hauteur, à l'exception de la 35ème et de la 44ème assise (et de certains blocs intérieurs faisant une double hauteur tel que ceux visibles actuellement au sommet). La quasi totalité des pierres font donc moins d'un mètre de haut et si on fait la moyenne des hauteurs d'assises de la 5ème à la 200ème assise cela donne une hauteur de 67 centimètres, ce qui est finalement assez ordinaire et ne représente donc pas une difficulté spécifique à déplacer.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Mesure10

Ajoutez à cela le fait que toutes les pierres de calcaire constituant la masse intérieure ont été directement extraites du plateau de Gizeh, presque littéralement au pied de la pyramide, à seulement 400 mètres au Sud. Ce sont uniquement les pierres de parement qui elles venaient de carrières distantes pour une meilleure qualité de pierre (de même bien entendu pour les gros blocs en pierre de granit).

Ces données prises en considération, la construction de la grande pyramide de Khéops par des dizaines de milliers d'ouvriers n'est donc pas du tout un travail aussi infaisable pour les égyptiens que ce que le reportage veut faire croire, même si ça reste un travail gigantesque qui s'est étalé sur des décennies (possiblement 27 ans d'après le consensus des égyptologues, au vu des dates des différents écrits de l'époque permettant de savoir que Khéops a régné au minimum sur cette durée là).

Les très gros blocs de pierre qui constituent la structure des appartements funéraires (environ 130 blocs) sont eux d'un tout autre gabarit. Leur poids est estimé en moyenne à 40 tonnes et le plus gros ferait autour de 70 tonnes.

Ce qui tombe sous le sens c'est que ces blocs là ne pouvaient pas être déplacés aussi facilement que le reste.
Il semble évident que les blocs ordinaires pouvaient si nécessaire être hissés d'une assise à l'autre par des moyens relativement rudimentaires tandis que les grands blocs de granite ne pouvaient certainement pas être entièrement soulevés sans aucun appui au sol reprenant une partie de son poids et devaient requérir l'usage de rampes pour être montés jusqu'à l'assise de leur emplacement final.

Mais déplacer une masse énorme n'est pas hors de portée même sans aucune véritable technologie digne de ce nom.
Si les 70 tonnes du plus gros bloc de granite de la pyramide peut impressionner, il faut savoir que le plus vieux obélisque égyptien encore debout, celui du Roi Sésostris 1er dressé à Héliopolis fait plus de 20 mètres et pèse 120 tonnes, soit presque le double. Et c'est très loin d'être le plus grand et lourd. Celui de la reine Hatshepsout dressé dans le temple d'Amon à Karnak par exemple fait 320 tonnes. Sans parler de l'obélisque inachevé de 42 mètres à Assouan, estimé à 1200 tonnes. Cela démontre qu'il n'y a pas besoin d'outils et machines modernes pour cela (ni pour les tailler d'ailleurs).

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Obzoli10

En l'an 357 un autre obélisque de Thoutmôsis III initialement à Karnak, faisant plus de 36 mètres de haut et pesant près de 350 tonnes a été ramené et érigé à Rome. Preuve que c'est possible sans moyen moderne.

En comparaison, déplacer des blocs de granite faisant de 12 à 70 tonnes n'est finalement pas si difficile à gérer avec de la technique. En fait notre technologie développée nous a fait perdre beaucoup de techniques pourtant efficaces en l'absence de machines et de technologie, mais beaucoup plus couteuses en temps de travail et main d'oeuvre.

Bien entendu, le reportage la révélation des pyramides, préfère décréter que le déplacement de ces blocs de granite jusqu'à leur emplacement serait une "chose qui serait encore difficilement réalisable actuellement", ce qui est faux puisque même dans les simples grues à tour assez ordinaires, on trouve des modèles en série comme la 5000 HC 80 et la MD 3200 capables de soulever jusqu'à 80 tonnes. Mais les grues télescopiques à pneus vont bien au delà, la LTM 11200-9 par exemple va jusqu'à 1200 tonnes. Et la grue sur chenilles LR 13000 soulève 3000 tonnes. Voilà pour les grues produites en série.

Quant aux grues extraordinaires, en 1987 existait déjà un navire-grue, le Saipem 7000 capable de soulever jusqu'à 14 000 tonnes. En 2008 c'est 20 000 tonnes avec la grue portuaire Taisun à Yantai en Chine.

Très clairement, les blocs les plus lourds des pyramides de Gizeh semblent ridiculement légers à coté de ce que peuvent porter les grues les plus puissantes. Cette affirmation gratuite du reportage qui voudrait faire croire que nous serions encore aujourd'hui bien en peine de déplacer ces blocs apparaît donc être un grossier mensonge manipulateur de plus.

Surtout que là nous parlons de soulever complètement hors du sol des charges, ce qui n'a rien à voir avec le fait de simplement les faire glisser au sol, en particulier si on limite les frottements. Par exemple un homme seul n'a pas la force de soulever entièrement une voiture mais quand celle-ci est en panne sèche il peut néanmoins la déplacer simplement en la poussant. De même, il n'y a pas besoin d'une force équivalente au poids de la pierre pour la déplacer.
Exemple avec cet homme, Wally Wallington qui reprend de simples techniques anciennes pour déplacer TOUT SEUL d'énormes blocs ou en dresser un verticalement :
https://www.dailymotion.com/video/x7a5vv

Mais voici comment a été érigé l'obélisque de Louxor ramené à Paris :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Obelis10

La forme des poutres au dessus de la chambre du roi, donnent quelques renseignements qui paraissent confirmer le besoin pratique de les faire glisser au sol (et invalide du coup les théories de lévitation des pierres).
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Chambr18

En effet si leur partie supérieure n'est pas du tout plane et se situent à des niveaux très différents, leurs cotés mais aussi leur face inférieure sont bien aplanies et surtout ces faces inférieures sont exactement au même niveau. Cela les concerne toutes et pas seulement celles destinées à constituer le plafond de la chambre du roi mais aussi celles qui n'étaient pas destinées à être visibles.

Alors pourquoi une telle différence de traitement entre leur partie supérieure et leur partie inférieure sinon la nécessité technique de les faire glisser au sol ?
Voilà pourquoi leur face inférieure est bien plane. Et pourquoi leur face inférieure se situe toujours au même niveau ? L'explication logique c'est que leur mise en place au dessus des vides des différentes chambres a nécessité de les faire coulisser avec leurs 2 extrémités glissant chacune sur les murs opposés jusqu'à leur position finale et que ces murs latéraux devaient donc pour cela avoir leur arase supérieure également bien planes.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Nelson10

Cela est en effet cohérent avec le fait de penser qu'ils ne pouvaient pas soulever entièrement ces blocs là à loisir, du moins pas sans un dispositif lourd, très encombrant et inadapté au chantier, mais de toute évidence ils pouvaient s'en passer pour les mettre en place là où ils le voulaient.

Il est en revanche ridicule de comparer la précision de constructions modernes de béton coffré (réalisées grâce à de grandes banches déposées sans grande précision par des grues pour la construction courante), avec une construction faite de pierres repositionnables directement par les ouvriers au sol et retaillables à loisir.

Par économie de temps et d'argent, on adapte logiquement les moyens à la précision requise, et dans la construction courante, on admet quelques centimètres d'écart. Évidemment que l'on est capable de construire aussi précisément et même bien plus précisément que cette pyramide si cela est vraiment nécessaire. Croyez vous par exemple que les miroirs des télescopes géants tels que ceux du James Webb peuvent tolérer le moindre décalage pour obtenir une image parfaite ? Ceux-ci sont alignés à distance avec une précision 10 000 fois plus fine qu'un cheveux ! Nous avons les capacités d'une précision quasi absolue, c'est juste que nous n'en voyons pas l'intérêt dans la construction, seulement dans certains ouvrages techniques particuliers généralement à but scientifique.

A la 5ème minute du reportage la révélation des pyramides, il est prétendu que la précision de la chambre du roi est de l'ordre du dixième de millimètre.
Mais ceci est un très GROS mensonge de plus.
Il y a une variation de 1,6 cm entre les longueurs de la base et du sommet du mur Nord
de même pour le mur Sud.
C'est seulement un demi-centimètre entre la base et le milieu du mur Ouest. Mais rappelons qu'ici les distances entre ces mesures sont minimes. En l’occurrence pour le mur Ouest la distance qui sépare ces deux mesures est de moins de 3 mètres.

http://www.ronaldbirdsall.com/gizeh/petrie/c7.html#52

Ci-dessous la chambre du roi. Notez que c'est la seule pièce qui contient un sarcophage :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité 49266611

Pour la chambre de la reine, là c'est même 5 centimètres de variation de distance entre le mur Ouest et le mur Est selon que l'on mesure à la base ou sous les chevrons.

http://www.ronaldbirdsall.com/gizeh/petrie/c7.html#41

Pour ce qui est des dimensions extérieures, en 1985 une publication de Lehner sur l'imprécision des dimensions de la base de la pyramide établissait une variation de 4 cm.
Sauf qu'il a participé à une étude datée de 2015, visant à définir plus précisément les limites des pierres de parement. Dans celle-ci la différence des longueurs du coté Nord et du coté Ouest est estimée à 7,8 cm.
(voir la table 1 de la page 11)
http://www.aeraweb.org/wp-content/uploads/2009/09/AERAgram_16-2.pdf

Le document suivant donne des précisions sur les points de contrôle utilisés pour établir les limites et leur localisation sur les différents cotés.
https://irp.cdn-website.com/ef20729f/files/uploaded/AERAGRAM16_1_GDash.pdf

une chose est la différence de longueur des cotés de la pyramide entre eux, une autre est la variation présente au sein d'un même coté, l'imperfection de l'alignement.

Vous voyez ici en rouge les points de relevés précis connus des positions des pierres de parement, permettant de constater que même sur seulement 15 mètres de distance (entre deux points situés respectivement en débord et en retrait de l'alignement moyen) on trouve une variation de 5 cm...

D'autre part la ligne médiane définie par les points relevés n'est elle-même pas parfaitement alignée avec les directions cardinales. Donc évidemment si on considère l'erreur d'orientation, l'écartement des angles des pyramides par rapport à une véritable ligne parfaitement Est-Ouest ou Nord-Sud, ce sont là beaucoup plus que plusieurs centimètres de décalage (plus de 30 cm de décalage entre les deux angles de la face Est).
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Points10

Bref, les égyptiens ont vraiment soigné la construction de la pyramide sur les parties destinées à être visibles et les mesures globales sont très précises pour l'époque, mais même sur de petites distances des variations sont présentes.

Le prétexte de la dilatation de la pierre utilisé par certains (pour faire croire que les écarts mesurés n'existeraient en fait pas du tout) n'est qu'une duperie puisque la pierre calcaire n'a que 0,055 mm de dilatation par mètre par degré. Cela implique que pour 20 degrés Celsius de différence il n'y aurait que 1,1 millimètre de dilatation sur le mètre de matériau concerné, pas plusieurs centimètres. Et comme dans les pays tels que la France à 1m de profondeur sous la terre il n'y a jamais de gel car la masse de terre est trop importante pour voir sa température impactée par l'air froid, de même l'intérieur de la pyramide ne change pas de température quelles que soient les variations de température extérieures dans la journée et dans la semaine. Donc dans le cas des pyramides de Gizeh, le phénomène de dilatation est négligeable.

Juste après à 5 minutes 30, il est déclaré que malgré le temps écoulé et les aléas tel que les tremblements de terre, tout serait encore intact dans la pyramide et rien n'aurait bougé.
Encore un gros mensonge, puisque la chambre du roi a souffert de dégâts structurels qui ont failli avoir raison d'elle. En effet, étant construite beaucoup plus haut que pour les autres pyramides, avec sans doute des pierres de remplissage trop grossièrement taillées et trop négligemment mises ensemble en dessous jusqu'à atteindre ce niveau, un tassement s'est réalisé sous la partie Sud de la chambre du roi. Le tassement différentiel a provoqué l'éclatement d'une partie du mur Sud de cette chambre qui n'a pu résister à la concentration locale des sollicitations, mais aussi une fissuration des poutres du plafond.


Les dégâts sont conséquents et sautent aux yeux de n'importe qui avant même d'arriver dans la chambre du roi. Car ces dégâts font face à l'entrée. Ils se sont développés au point de fragilité que constituait l'une des deux bouches d'aération de la chambre. Juste à gauche de la partie éclatée, le mur est en plus balafré de plusieurs grandes fissures.


Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Trou_m12
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité C395af10

Au vu de la forme étrange actuelle de cette bouche d'aération Sud, il est évident que les égyptiens ont tenté de rattraper le coup après l'éclatement des pierres, de régulariser sa forme dans la masse de pierre restante, tout en l'adaptant pour que celle-ci ne présente plus d'angle vif propice au développement de nouvelles fissures en partie supérieure, d'où sa forme en ovoïde. Désormais un système de ventilation est installée à l'intérieur. A l'origine avant ces dégâts, le conduit était beaucoup plus petit, rectangulaire et limité à la pierre inférieure.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Ventil10

En comparaison, le conduit d'aération intact du coté opposé (coté Nord) :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité 49266510

Ces dégâts dans la chambre du roi datent donc d'avant la finalisation de la pyramide mais après la construction de la chambre du roi, lorsque les poutres des chambres techniques situées au dessus étaient déjà mises en place car elles ont aussi fissuré.

Cette chronologie est confirmé par la sape réalisée en partie haute de la grande galerie pour accéder à la chambre de Davison. Cette sape existait avant l'arrivée des égyptologues.
Cet accès non prévu initialement à cette chambre technique a logiquement servi à contrôler l'état des poutres. Car les joints entre les poutres de la chambre du roi sont colmatés, mais aussi celles de la chambre de Davison, mais pas les autres qui étaient inaccessibles.
Les fissures elles, n'ont pas été colmatées, car elles étaient susceptibles de s'ouvrir davantage durant la finalisation de la pyramide, ce qui n'aurait donc de toute manière servi à rien.
Et il était préférable de pouvoir contrôler leur évolution en surface et en profondeur donc de ne pas les boucher et les masquer.

Ces dégâts révèlent une erreur grave de négligence des fondations de la chambre du roi. Une erreur qui a impacté sévèrement l'élément le plus important de toute la pyramide qui plus est.

On constate aussi que les chevrons qui couronnent la structure de chambres superposées à la chambre du roi se sont écartés de près de 5 centimètres. Mais sur ce point on ne peut pas savoir avec certitude que cela s'est produit au même moment ou bien si cela est liée à un tremblement de terre ou bien encore si cela est la conséquence des explosions à la poudre noire réalisées par Vyse pour accéder aux chambres techniques supérieures.

Néanmoins il n'y a pas qu'au niveau de la chambre du roi et ses chambres techniques superposées que l'on observe des problèmes structurels.
Dans les conduits de ventilation de la chambre de la reine, on constate aussi que des blocs se sont déplacés.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Condui13

Quant à l'extérieur, aucune des trois pyramides n'est restée intacte des aléas du temps et des tremblements de terre, celle de khéops encore moins que celle de Khéphren.

Cela nous amène à parler de certaines affirmations évoquant la géométrie des faces.

A 16min45 du reportage est présenté une photo, prise par la R.A.F. soi-disant un soir de l'équinoxe d'automne. Cette photo montre par la différence de luminosité que la face serait en fait scindée en deux parties ayant une orientation très légèrement différente.
Celui qui a pris la photo a bien travaillé pour la R.A.F. Il s'agit du Brigadier General Percy Robert Clifford Groves et son cliché a été publié dans le National Geographic en septembre 1926 (page 314).

Sauf que vu la position de l'ombre projetée par le sommet de la pyramide, ce n'est pas un jour d'équinoxe qu'a été prise la photo. En effet, la longueur et la direction de l'ombre indique que le soleil ne se trouvait ni réellement à l'horizon, ni réellement dans l'axe Est-Ouest mais légèrement plus au Nord, projetant l'ombre de la pointe de la pyramide légèrement plus au Sud, la faisant se confondre avec l'alignement du coté Sud de la pyramide.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Mi_omb11

C'est à André Pochan à partir de 1934 que l'on doit la théorie que la pyramide serait destinée à indiquer les équinoxes. En effet, les photos infrarouges d'André Pochan montrant le phénomène dit d'apothème (l'éclairage différencié de la moitié de faces) ont été réalisées d'après lui au coucher du soleil le 21 mars 1934. Mais il faut savoir que Pochan, manque cruellement d'objectivité et d'approche scientifique dans ses théories sur les pyramides. Cela est criant lorsqu'on prend connaissance de ses écrits.
(voir ici):

Chose étrange, il n'est censé s'être passé que 15 secondes entre chacun des clichés, pourtant les nuages visibles à droite sont radicalement différents.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Superp11
Il est manifeste que ces photos n'ont pas été prises avec cet intervalle, ce qui remet en cause l'heure indiquée dans le reportage LRDP.
La longueur des ombres au sol et l'angle qu'elles forment laissent penser que ce n'est pas non plus réellement le coucher du soleil même si il est assez bas sur l'horizon.
Mais peu importe la mise en scène et les arrangements avec la réalité, car en fait le phénomène d'apothème existe bien et est visible sur nombre de photographies et vidéos.

En 1971 dans son livre "L'énigme de la grande pyramide" il explique néanmoins que le phénomène d'apothème se produit plusieurs mois de l'année et non seulement aux équinoxes.

Le mythe repris dans le reportage d'une construction réalisée avec la volonté d'indiquer uniquement le jour des équinoxes est donc factuellement faux.

En fait le phénomène se produit 2 fois par jours tous les jours entre l'équinoxe de printemps et l'équinoxe d'automne, soit la moitié des jours de l'année. Plus précisément à chaque occasion où le soleil se retrouve pendant un instant dans le plan définit par le triangle de la face Sud de la pyramide. Mais c'est assez fugace et très discret.

On peut même ajouter que le phénomène d'apothème (mettant en évidence la légère distinction d'orientation de chaque moitié de face) est aussi visible pour les faces Est et Ouest, ainsi que la face Nord (mais naturellement, seulement les jours de l'année où le soleil peut traverser le plan respectif formé par la face).

Ci-dessous le phénomène sur la face Nord :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Report11
Et ici de manière très discrète parce que le soleil n'est pas encore aligné, le phénomène sur la face Ouest (ici orientée vers le bas) :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité 01_09_10

Ci-dessous à gauche, le phénomène encore sur la face Ouest et à droite de nouveau sur la face Sud :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Face_o11 Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Sud_in12

La reconstitution du phénomène en 3D dans le reportage n'est donc utilisée que dans un but illustratif et également pour donner l'illusion de recherches professionnelles poussées, de propos scientifiquement fondés. Mais le récit qui est fait est trompeur puisque le phénomène n'existe pas qu'aux équinoxes.

D'ailleurs c'est très certainement l'inverse qui a été fait, par exemple le repérage du lever et coucher du soleil et d'étoiles, pour définir très précisément l'orientation Est-Ouest pour la construction des pyramides et ainsi contrôler très simplement l'alignement des assises de pierres jusqu'au sommet.
D'où le fait que ces grandes pyramides soient alignées avec l'axe Est-Ouest, par simple facilité. Il est évident qu'en se calant sur les phénomènes liés à la rotation terrestre on est extraordinairement plus précis que par l'utilisation d'une boussole qui indique un Nord magnétique qui n'est pas le Nord géographique, duquel il faut donc prévoir une certaine correction en fonction de l'endroit où l'on se trouve, et qui en plus, est de par sa nature, soumis à de légères fluctuations continuelles.

ici une méthode parmi d'autres pour déterminer l'axe Est-Ouest :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Dzoter12
De même, relever la position du lever et coucher de la même étoile derrière un mur en arc de cercle en se tenant au centre permet de tracer cet axe.
Une fois l'axe déterminé, un élément placé dans le paysage lointain sur cet alignement peut servir de référence.


En réalité il y a deux particularités qui donnent le résultat visuel sur les faces de la pyramide de Khéops. L'une est le creusement global très léger de l'ensemble de faces vers l'intérieur, et en plus de cela il y a sur la pyramide de Khéops comme un sillon (large d'environ 4 mètres) qui creuse davantage encore les faces, mais lui limité aux lignes d'apothème.

Pour le premier phénomène, certains évoquent un tassement à l'intérieur de la pyramide sauf qu'en réalité il ne s'agit pas d'un enfoncement vertical des assises de pierre mais d'un recul horizontal plus important de la face définie par les pierres actuelles restantes.

L'origine du second phénomène, le sillon sur les apothèmes n'a lui non plus rien à voir avec cela.

Le renfoncement de la ligne d'apothème est particulièrement visible sur cette photo de la face Est :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Apothz10

Certains soulignent le fait que sur la photo de 1926 le phénomène lumineux n'est pas visible sur la pyramide de Khéphren. En fait la pente de ces faces est différente, donc l'alignement avec le soleil se produit à une heure différente. Pour autant, on ne peut visuellement pas observer de creusement similaire des faces sur la pyramide de Khéphren. Cela est un indice sur l'origine du phénomène. Et la différence entre la pyramide de Khéphren et celles de Khéops ou Mykérinos pour laquelle on observe aussi une concavité des faces, c'est le fait que la pyramide de Khéphren a encore son parement d'origine sur tout son sommet (contrairement aux deux autres) et que toute sa moitié inférieure est complètement saturée de débris qui rendent ses faces extrêmement difficilement praticables.

ci-dessous la face Sud de la pyramide de Khéphren :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Wiki_p10

Cette réalité a fortement limité l'exposition à deux phénomènes.

Le premier est le vol des pierres, car les pyramides ont été dépouillées de beaucoup de pierres, notamment pour la reconstruction urbaine, en particulier après des tremblements de terre (au moins à partir du 14ème siècle).

Naturellement les pierres retirées aux pyramides l'ont été davantage au niveau le plus bas tant que cela était possible et préférentiellement en dehors des arrêtes (il faut dire que c'est par les arrêtes que les groupes de touristes escaladaient car c'est au niveau des arrêtes qu'il y a le plus de place pour escalader les assises de pierres tandis que c'est aux apothèmes que la pente est la plus raide).

Étrangement cette concavité s'arrête brutalement en dessous d'un certain niveau pour la pyramide de Mykérinos. Peut-être les pierres en dessous n'étaient pas accessibles à cette époque. Pour celle de Khéphren, les premières assises sont de toute façon non pas des pierres mais le socle rocheux.


Le second phénomène est l'érosion des pierres, les dégâts en cascade qui découlent de l'avalanche de pierres qui dévalent les faces. Celui-ci est également responsable de la concavité des faces (les pierres ne tombent évidemment pas en suivant les arrêtes mais selon la pente des faces). Sauf que pour la pyramide de Khéops ce ne sont pas seulement des morceaux de pierres dus à l'érosion naturelle qui sont tombés, mais aussi de grosses pierres en grand nombre précipitées par des touristes depuis le sommet (et escamotant le sommet lui-même), créant ces sillons sur les apothèmes des faces.

Les touristes s'amusaient du fracas généré par la chute provoquée de ces pierres qui constituaient les blocs du sommet, malgré les dégâts occasionnés.

on voit ici la différence entre l'usure des faces et celle des arrêtes :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité 825c9110

Cette pratique destructrice qui a eu lieu au moins jusqu'à la fin du 18ème siècle a été relatée dans la page 68 (470 du pdf) du chapitre XVIII tome second du recueil "Description de l'égypte" (1818)
https://ia802600.us.archive.org/29/items/DescriptiondelE1Fran/DescriptiondelE1Fran.pdf

extrait :
"Je fixe l'époque, parce qu'avec le temps cette plate-forme s'élargit, en même temps que la hauteur décroît. Le climat agit peu sans doute sur les pierres du sommet; mais, une fois que, par une cause quelconque, elles sont ébranlées, les Arabes et les visiteurs les détachent insensiblement, et elles sont précipitées du haut en bas avec un énorme fracas, brisant dans leur chute les bords des marches inférieures"

autre extrait :
"Or, si l'on s'est mis en chemin sur l'une des faces, il faut se hâter de revenir vers l'une des arêtes, où l'on trouve sous les pieds un espace beaucoup plus étendu; l'on se garde sur-tout de monter par l'apothème, parce que c'est la ligne de plus grande pente sur chaque face, et que par là il tombe à tout moment quelques débris de la plate-forme ou des autres points de cette ligne. La chute des fragmens dans cette direction a même usé les bords des marches à tel point, qu'il n'y auroit aucune sûreté à monter à 20 pieds à droite ou à gauche de l'apothème."

Voilà pourquoi la pyramide de Khéphren dont le parement du sommet est encore en place ne présente pas ce sillon le long de son apothème. Et voilà pourquoi ce sillon n'est pas non plus discernable pour celle de Mykérinos qui n'a pas vu ses pierres du sommet être activement escamotée par la chute de ses pierres précipitées sur ses faces par les touristes. Néanmoins, même si il n'y a pas de creusement marqué de ses apothèmes, les faces de la pyramide de Mykérinos présentent aussi une certaine concavité liée au vol des pierres et à l'érosion et la chute naturelle de pierres qui est naturellement plus importante au fur et à mesure que le nombre d'assises de pierres situées au dessus est grand.

Les touristes du 18ème siècle ne pouvaient pas abimer les pierres actuellement restantes de la pyramide de Mykérinos comme ils l'ont fait avec celle de Khéphren, car contrairement aux autres, la perte de la majeure partie de son parement est très tardive et s'est produite après.

En effet c'est au 19ème siècle que l'officier ottoman Méhémet Ali ordonna de prendre les pierres de parement de la pyramide de Mykérinos pour la reconstruction de l'arsenal d'Alexandrie. Jusque là la grande majorité des pierres de parement étaient encore en place sur cette pyramide.


En fait, nous avons vu dans l'étude sur les limites de la pyramide de Khéops qu'il n'y avait à l'origine ni de concavité des faces ni de sillon sur les apothèmes car les écarts vers l'intérieur ou l'extérieur autour des lignes droites définissant les cotés de la base de la pyramide sont très minimes et sont tout aussi bien d'un coté que de l'autre de cette ligne de manière chaotique. Les traces restantes de la délimitation des faces est incompatible avec l'existence d'un tel creusement allant jusqu'à près d'un mètre tel qu'annoncé par ceux qui évoquent ce creusement.

La conclusion est implacable : cette théorie qui prétend que la pyramide aurait eu à son achèvement non pas 4 mais 8 faces dans une supposée volonté de marquer les équinoxes est simplement fausse. Cela n'était pas l'intention de la part d'Hémiounou, son architecte.

Certains prétendront (comme dans le fumeux reportage LRDP à 18min45) que les pierres de parement actuelles ont été ajoutées récemment et ne sont pas d'origine (ce qui est rajouter un énième mensonge pour couvrir le mensonge précédent). Dans cette fuite en avant, ils affirment qu'en prolongeant la pente de ces pierres de parement restantes on se heurterait sur les blocs plus haut, preuve qu'elles n'auraient rien à faire là.

Bien sûr c'est faux, on ne heurte pas les pierres supérieures, on a au dessus toute la place des pierres de parement disparues équivalentes à celles restantes en dessous. Par contre la longueur des pierres de parement varie en plus ou en moins pour chaque pierre :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Pierre10

Et ce sont bien ces même pierres de parement que celles d'aujourd'hui que l'on reconnaît sur les photos (des frères John et Morton Edgar) des campagnes d'excavation des débris qui ont mis à jour ces pierres, certains trous ont simplement été comblés.

sur la photo de gauche les pierres de parement pas encore entièrement dégagées des débris, à droite après le retrait total des débris :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Casing10

ci-dessous à gauche les pierres de parement d'origine avec tous leurs trous et parties manquantes (liés à l'usure des millénaires écoulés), à droite l'état actuel où l'on retrouve les marques prouvant que ce sont les pierres d'origine, mais les grandes parties manquantes ont été honteusement rebouchées :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Compar10
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Caring10


Et puisque l'on sait très précisément quelles étaient les limites même là où il n'y a plus de pierre de parement, du fait des traces que leur présence pendant des millénaire a causé sur la plateforme (vu dans le rapport), il est impossible de tricher avec cela.

Hélas la désinformation sur la grande pyramide ne s'arrête pas là.

On ne peut décemment et honnêtement pas prétendre qu'il n'y aurait rien qui relierait la grande pyramide à Khéops ou aux égyptiens. Car on a entre autres éléments, de multiples mentions des différents noms de khéops écrits sur les pierres des chambres dites de décharge de la chambre du roi. Ce sont des graffitis de peinture rouge en semi-hiératique, identifiant les équipes de carriers ayant fourni les pierres en question.

Pour l'une c'est l'équipe des amis de Khéops (Khufu) (Khufu étant son nom de couronnement). Pour une autre, on retrouve une version longue de son nom de couronnement : Khnoum Khéops (Khnum Khufu). Et il y a encore d'autres graffitis avec le nom d'Horus de Khéops : Medjedu.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Team_n10

Ces graffitis se trouvant dans des espaces n'étant plus accessibles après la finalisation de cette partie de la pyramide jusqu'à la sape réalisée à la poudre noire par le colonel Richard Howard Vyse en 1837, cela prouve qu'ils sont bien contemporains à la construction et qu'il s'agit bien de la pyramide du roi Khéops.

Ci-dessous une coupe avec les noms des différentes chambres en question pour mieux les situer. Vous y verrez aussi la sape qui relie la chambre de Davison au sommet de la grande galerie et qui existait avant la venue du colonel Vyse qui a lui créer la sape verticale donnant accès aux 4 autres chambres au dessus.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Chambr17

Ci dessous une illustration (tirée des planches de Perring) des graffitis de la chambre de Campbell (celle au dessus de toutes les autres) dans leur contexte :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Cartou20
Coté Sud on voit sur la droite un cartouche avec à l'intérieur le nom de Khufu. On retrouve ce même début de cartouche sur le mur Nord, l'autre partie étant derrière la pierre qui constitue le plancher de cette "chambre". A ce propos ces "chambres" sont appelées à tort "chambres de décharge". Mais structurellement elles n'ont pas du tout ce rôle puisqu'elles ne reprennent aucune charge verticale contrairement aux chevrons du plafond de la chambre de Campbell qui dévient ces charges vers les cotés.

Ci-dessous une photo du graffiti du nom de Khufu entièrement visible (celui du coté Sud de la chambre) dans son contexte suivi d'une photo pour le lire à l'endroit.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Captur13

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Nom_ch14


Une fausse polémique créée par Sitchin et reprise par Grimault veut faire croire au grand public n'ayant pas vu ces photos que le cartouche Khufu dont nous venons de parler serait mal orthographié. Il contiendrait le symbole du disque solaire au lieu du symbole du tamis à trois bandes. Cette affirmation leur sert à faire passer ces marques pour une fraude réalisé par Vyse ou un complice et ainsi se débarrasser de cette preuve de l'appartenance de la pyramide à un pharaon. Ceux qui racontent cela utilisent volontairement des illustrations qui sont des photocopies de piètre qualité ayant complètement dénaturé le trop minuscule dessin publié dans le livre de Vyse.

Il est vrai qu'également avec des versions numériques, le symbole dans la reproduction intégrée au livre de Vyse est tellement minuscule qu'on se retrouve comme pour une mauvaise reproduction papier avec un symbole où les bandes sont fusionnées en un minuscule amas informe.

Vous trouverez par exemple ci-dessous le PDF du livre de Vyse et selon la résolution choisie, le caractère visible à la page 329 du PDF laissera ou non deviner la présence des bandes parallèles :
https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/howard_vyse1840bd1?ui_lang=eng

Mais contrairement à ce qu'ils affirment, dans le livre physique de Vyse, le symbole a toujours été le bon :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Cartou11

C'en est même ridicule car qui sait lire et a lu le livre de Vyse sait que la page 331 du PDF (page 280 du livre) est justement consacrée à analyser la présence de ce symbole dans ce graffiti et ce que cela implique dans la prononciation du nom Khufu :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Sieve10

Plus ridicule encore, face à l'évidence des photographies qui rendent pourtant compte de la réalité factuelle du graffiti et font bien apparaître les trois traits dans le cercle du caractère représentant un tamis, certains auteurs peu scrupuleux et visiblement davantage motivés par l'argent que leur procure les ventes d'écrits sensationnalistes plutôt que par la vérité, tombent dans le comble de la mauvaise foi en déclarant que ce qu'on en voit aujourd'hui dans la pyramide aurait été rectifié, redessiné à la fin du 20ème siècle. C'est ce que prétend par exemple Antoine Gigal.

Il leur reste à expliquer comment tous les livres de Vyse à travers le monde auraient été à ce même moment corrigés à distance chez leurs propriétaires tout comme la mémoire de ces propriétaires et de tous les lecteurs de ce livre ...
Mais au lieu de s'échiner sur les dessins du livre de Vyse qui ne sont qu'une copie réduite pour le livre, mieux vaut se référer aux dessins originaux de John Shae Perring réalisés sur place en 1837 et publiés à Londres en août 1838 par James Fraser. Ces planches font aussi apparaître le caractère représentant le tamis et non un disque solaire ou une croix.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Cartou12

Vous pouvez les télécharger en ULTRA haute résolution ici :
https://digitalcollections.nypl.org/items/510d47e2-5c8a-a3d9-e040-e00a18064a99

Graham Hancock qui au départ défendait l'idée (du moins sa plausibilité) que ces graffitis seraient une fraude réalisés par Vyse, a finalement admit après avoir inspecté dans le détail sur place que cela était en fait impossible puisque les tracés se poursuivent dans l'interstice inaccessible entre le chevron et la pierre du mur.

"Cracks in some of the joints reveal hieroglyphs set far back into the masonry. No 'forger' could possibly have reached in there after the blocks had been set in place"

Voir l'archive web ici :
https://web.archive.org/web/20150401224432/http://www.grahamhancock.com/features/trenches-p4.htm

Comme nous l'avons vu, il y a deux fois ce même cartouche dans la chambre de Campbell (5ème chambre dite de décharge), mais l'autre (situé coté Nord) est à moitié caché par une pierre constituant le plancher, impossible à tracer dans l'interstice derrière la pierre qui le cache, ce qui invalide avec certitude le fait qu'ils auraient été réalisés postérieurement à la construction.

Qui plus est la cristallisation observée de cette peinture ne peut pas se produire en moins de plusieurs siècles et cette peinture est faite de certains pigments spécifiques qui auraient trahi une fraude si Vyse avait juste utilisé de la peinture sans qu'il s'agisse de la formule précise utilisée par les égyptiens de cette époque, qui n'était pas précisément connue à l'époque.

Il ne me paraît pas utile d'entrer davantage dans le détail des divagations et manipulations sur ce sujet, car cela serait y consacrer beaucoup trop d'espace alors que les preuves matérielles infalsifiables sont indéniables, comme à dû l'admettre Graham Hancock.
Néanmoins vous serez peut-être amené à être exposé à cette désinformation et souhaiterez peut-être avoir des réponses supplémentaires. Voici donc dans le lien ci-dessous menant au site d'Irna l'analyse plus détaillées de l'ensemble de la pseudo controverse :
https://irna.fr/La-Revelation-des-Pyramides-Sitchin-ou-pas-Sitchin.html

Nous avons vu les 2 graffitis de la chambre de Campbell, voilà ci-dessous les graffitis de la chambre de Lady Arbuthnot avec coté Nord la version longue du nom de couronnement de Khéops (Khnum Khufu) et coté Sud son nom d'Horus (Medjedu) :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Cartou15

Ci-dessous les graffitis du coté Ouest avec les deux même noms préalablement indiqués :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Cartou16
Cela fait donc une douzaine de graffitis contenant deux des noms de Khéops rien que dans cette chambre.

Dans la chambre d'en dessous, celle de Nelson, il y a également des graffitis sur le coté Ouest.
Le nom khnum khufu sur celui de droite est presque totalement effacé du nom de l'équipe, mais le nom d'Horus Medjedu est présent sur celui de gauche :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Cartou18

Encore en dessous, dans la chambre de Wellington, il y a là aussi un graffiti avec le nom khnum khufu du coté Ouest et un autre à moitié effacé coté Est :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Cartou19


Bref, il n'y a aucun doute sur le fait que cette pyramide est celle de Khéops et cela n'est pas prouvé seulement par un seul ni par quelques graffitis dans une seule des chambres mais par un assez grand nombre de graffitis répartis dans 4 des 5 chambres techniques au dessus de la chambre du roi.

Ces graffitis des carriers, ne se limitent pas à ces pierres là. En fait il y en a aussi plusieurs sur les pierres au niveau des faces. On y retrouve les noms des groupes vu précédemment, contenant l'un ou l'autre des noms de Khéops. L'une de ces inscriptions est documentée dans le livre "Les inscriptions et graffiti des voyageurs sur la Grande Pyramide" de Georges Goyon.
Elle est située à la 4ème assise sur la face Ouest, il s'agit de la 71ème pierre en partant de l'angle Nord.
Le graffiti tel que représenté dans le livre :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité M2084-10

L’archéologue Leslie Grinsell évoque aussi (à la page 103 du livre Egyptian pyramids édité en 1947) la présence d'au moins 3 autres graffitis avec l'un des noms de Khéops, au niveau des 5ème et 6ème assises. Ces différents graffitis ont été trouvés sur les faces Ouest, Sud et Est. Mais ce n'est pas une liste exhaustive.


On a aussi retrouvé sur l'une des pierres dans la deuxième fosse des barques solaires un graffiti en hiératique, avec le nom de Khéops :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Khufu_10
article évoquant cette découverte en 2011 :
https://web.archive.org/web/20110627020104/http://www.drhawass.com/blog/uncovering-second-solar-boat-great-pyramid-today

Encore un graffiti qui se trouvait dans un espace inaccessible à qui que ce soit, même à Vyse ou son équipe, n'en déplaise aux gens de la plus honteuse mauvaise foi qui ne peuvent pas admettre que les pyramides ne sont pas ce qu'ils fantasment qu'ils voudraient qu'elles soient.

On a ainsi de nombreuses traces écrites qui font foi, et non seulement celles dessinées directement sur les pierres mais aussi celles de papyrus.

C'est par l'expression "horizon de Khéops" qu'est désignée la grande pyramide dans différents textes. C'est le cas dans les papyrus retrouvé à Ouadi el-Jarf (papyrus de la mer rouge), écrits par Merer, un fonctionnaire du Pharaon. Il y rapporte le travail effectué, et notamment le chargement des pierres de la carrière de Tourah (Sud) et leur livraison à "l'horizon de Khéops".

Ci-dessous, quelques extraits des papyrus retrouvés où l'on constate la présence de multiples cartouches avec systématiquement le nom Khufu :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Dctg4h10 Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Merer_10
plus de détails sur le contenu ici :
https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2013_num_157_2_95268

Aucun doute donc, que ce sont les égyptiens de l'antiquité qui ont construit ces pyramides et que celles-ci servaient comme les autres de monument funéraire recueillant la dépouille du pharaon. Car les trois grandes pyramides de Gizeh contenaient chacune un sarcophage. Ils sont d'ailleurs toujours visibles sur place sauf celui de la pyramide de Mykérinos qui a coulé dans la méditerranée lors de son transport en bateau pour Londres. Et dans l'une des trois pyramides (la G3B) satellites de la pyramide de Mykérinos, se trouvait encore les restes d'une femme dans le sarcophage.
Malgré les innombrables pillages, on a aussi retrouvé en dehors de Gizeh les momies et sarcophages dans la pyramide n°24 de Lepsius (Reine Rêpoutnoub), celle de Djedkarê Isési, de Mérenrê 1er, de Neith et des fragments de momie dans les pyramides de Pépi 1er, d'Ounas, d'Ipout 1ère et de Néferefrê. Dans la pyramide de Khentkaous 2 ce sont des bandelettes de momie qu'on a retrouvé. Sans compter Snéfrou dans la pyramide rouge ni les restes de la douzaine de reines/princesses et pharaons du moyen empire.

Ainsi donc ces 3 grandes pyramides de Gizeh furent construites avec un sarcophage destiné à la momie du pharaon. Des pyramides construites avec systématiquement un temple funéraire juste devant, et en amont le temple bas destiné à faire la liaison pour le transport de la dépouille du roi entre le temple funéraire et le Nil. C'est comme cela que fonctionne ces 3 complexes funéraires de Gizeh dont les pyramides constituent les tombeaux royaux.


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MessageSujet: Re: Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité   Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Icon_minitimeMar 31 Mai - 22:36

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histoires de marchands de sable et réalité
Partie 2

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Recons10
Vue d'artiste de la reconstitution du site de Gizeh avec la pyramide de Khéops achevée,
sa chaussée funéraire allant jusqu'au temple d'accueil à droite, ainsi que les zones portuaires.


L'origine, la chronologie et la fonction des pyramides est bien établie, mais la manière dont elles ont été construites est encore relativement vague.

On sait néanmoins un certain nombre de choses.
Par exemple que les blocs ont été découpés de manière artisanale sans haute technologie.

Eric Gonthier, qui a visité la pyramide de Khéops avec Jacques Grimault et n'est pas un de ses détracteurs, a admis lors de cette visite que si les défauts ne se remarquent pas au premier abord à l’œil nu, ils sont pourtant suffisamment prononcés pour être mis en évidence très facilement.

Avec de simples outils de base, par exemple en appliquant une petite équerre dans l'un des angles intérieurs du sarcophage censé être parfait, on remarque un écart d'un ou deux millimètres de différence donc de défaut d'alignement. Ceci alors que la distance entres les points considérés et comparés n'est que de l'ordre de quelques dizaines de centimètres. Cela représente une imprécision relative notable qui trahi le travail manuel de la taille et du polissage de la pierre.

Quand aux joints entre les pierres de granite de la chambre du roi, ces derniers selon ses dires font de l'ordre du millimètre. Il explique que malgré le travail de qualité exceptionnelle pour l'époque (n'est-ce pas ce que l'on peut attendre pour un grand pharaon d'un éminent empire ?) il reste un petit écart entre les pierres du fait des irrégularités qui subsistent malgré tout. Il relève d'ailleurs que seules les faces visibles des pierres constituant les murs ont été polies et que les faces non polies (une partie est visible suite à l'éclat d'une pierre voisine) montrent des traces de travail manuel par percussion.

Ce travail de taille de la pierre est de toute façon parfaitement établi et ne fait l'objet d'aucun doute. La taille fine des pierres de parement bien entendu nécessitait les outils en cuivre mais pour économiser le travail et les outils, les pierres de remplissage loin des faces de la pyramide étaient à peine dégrossies. On en a un bon aperçu avec la brèche de la pyramide de Meidoum où en l'absence de blocs de qualité intermédiaire les deux qualités opposées de travail de ces blocs se côtoient directement, ceux du parement et ceux du remplissage.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Pyrami10

En ce qui concerne la construction des pyramides, nous savons que les égyptiens avaient recours à des rampes droites.
Des papyrus ont été retrouvés, constituant des devis descriptifs de telles rampes. On a même retrouvé un problème de mathématique (le papyrus Anastasi I)  destiné à faire apprendre la méthode de calcul du nombre de briques nécessaire à une rampe. Et il reste quelques vestiges de rampes sur la pyramide de Sésostris Ier, à Licht, ainsi qu'à celle de Sekhemkhet, ou encore à la pyramide de Sinki.

Sur le site de Gizeh il y a un siècle et demi on observait encore la rampe de la chaussée funéraire de la pyramide de Khéops qui reliait le plateau au temple bas sur la rive du Nil.

La photo réalisée par James Robertson et Felice Beato ci-dessous a été prise en 1857 (colorisée par moi même). On voit la falaise du plateau de Gizeh à l'Est de la pyramide de Khéops, et la rampe au centre qui permet d'accéder directement au plateau. Cette rampe n'existe plus aujourd'hui, et toute cette zone a été urbanisée.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité 1857_c21

Naturellement les rampes temporaires qui ne servaient qu'à l'érection de la pyramide ont été démontées dès la finalisation du chantier, alors naturellement ces rampes là on en a jamais eu aucune trace pour la grande pyramide.

Certains ont imaginé des rampes extérieures droites montant jusqu'au sommet de la pyramide de Khéops ou de Khéphren. Dans une telle éventualité on se rend vite compte que cela se serait étendu sur une emprise considérable pour parer au fait qu'elle puisse se déverser d'un coté ou de l'autre.

Même si cela avait représenté un travail supplémentaire colossal, à partir du moment où cela était vraiment nécessaire, les égyptiens l'auraient fait. L'exemple de la chaussée funéraire de la pyramide d'Ounas ayant nécessité de combler une grande dépression le montre. Les égyptiens avaient les moyens matériels et humain de le faire. C'est juste qu'on se doute qu'ils ont fait le choix d'une solution plus économique et plus intelligente que de construire des rampes jusqu'au sommet si ils pouvaient s'en passer.

De cette problématique viennent certaines spéculations théoriques dont certaines plus rationnelles que d'autres visant à imaginer une rampe qui aurait économisé une très grande partie de sa masse de construction en reposant sur la pyramide elle-même. Par exemple en spirale, enroulée sur la pyramide. D'autres imaginent des rampes internes à la pyramide.

Jean-Pierre Houdin théorise lui une pyramide spiralée interne, non loin des faces visibles.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Intern15

Malgré la communication internationale qui a été faite sur cette hypothèse présentée comme très sérieuse, c'est loin d'être aussi scientifiquement établi qu'on peut le penser.
Les éléments tangibles qui sont censés l'étayer restent largement contestables en l'état actuel des connaissances.

Ci-dessous la représentation de l'extrapolation numérique sur les faces de la pyramide, des résultats d'un relevé de micro-gravimétrie réalisé en 1986, ici en tons de gris pour une meilleure lisibilité (Source ici)
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Densit10

Jean-Pierre Houdin prétend que les différences dans les masses selon ce densitogramme sont "en parfaite corrélation avec la reconstitution virtuelle de la rampe intérieure".

Voyons donc cela en superposant en couleur la rampe (le schéma de la rampe est tiré de cette image :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Densit12

On se rend vite compte que "parfaite corrélation" est une expression totalement inadaptée, trompeuse même, qui peut s'expliquer par le grand enthousiasme de Jean-Pierre Houdin qui a trop envie de croire en sa théorie pour pouvoir être totalement lucide et objectif.

Dans sa logique, alors que ces couloirs de rampe intérieure sont considérés devoir constituer un vide et donc une densité moyenne plus faible (en gris plus clair sur l'image) dès le début de la rampe dans la partie inférieure droite, sur une distance conséquente, la densité est au contraire plus élevée. De même le segment Est-Ouest tout en haut de l'image passe par une zone de plus haute densité avec en plus l'angle Nord-Ouest où la densité est encore plus élevée.

Plus loin encore et là c'est d'autant plus frappant, le deuxième segment Nord-Sud en partant de la gauche passe précisément sur une zone de plus haute densité bordée de part et d'autre d'une plus faible densité. Tous les segments incohérents avec cette logique sont représentés en rouge.

On ne peut pas dire que cela concorde avec le schéma de rampe proposé par Jean-Pierre Houdin, au contraire, scientifiquement parlant cela l'invaliderait si on devait considérer que ce densitogramme était fiable pour juger des vides sous les faces.
En fait il n'y a eu qu'une centaine de points de mesure pour les faces, tous disposés sur les arrêtes des faces et les contours de la base. Donc une douzaine de points de mesure par arrête et aucun relevé au milieu de ces faces. Cette carte et les motifs formés donnent l'illusion d'une précision cartographique que ces relevés ne permettent pas d'établir de manière fiable. Et j'ai noté de grandes incohérences entre cette carte et les données brutes.

L'autre élément censé prouver la thèse d'une rampe spiralée interne, est la présence d'une cavité derrière l'encoche visible sur l'arrête Nord-Est. En effet dans cette théorie, il y a ces galeries qui longent les faces de la pyramide jusqu'au sommet, et nécessairement à chaque angle des espaces laissés libres pour tourner les pierres à 90° vers le segment suivant.

Ci-dessous l'encoche dont on a déjà vu une photo plus tôt, mais qui donne davantage à voir le trou par lequel on peut accéder à la cavité :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Encoch10

Notez que le sol de cette cavité à 81,5 mètres se situe une pierre plus haute que celui de l'encoche extérieure.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Cave_211

Ci-dessous le plan de la cavité située derrière l'encoche :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Chambr19

Vous avouerez que ça ne ressemble pas vraiment à une chambre aux contours bien délimités destinée à une fonction technique et possédant donc une longueur et largeur relativement constantes... (rien à voir par exemple avec les chambres de décharge de la chambre du roi ou les conduits "d'aération").

En dehors des parties de largeur restreinte, la surface libre représente grossièrement un carré dont les cotés avoisinent les 2 m de largeur, ce qui est bien loin des 5 m que Jean-Pierre Houdin avait théorisé et dessiné en avril 2004.

Ici des photos de la cavité :

- le coté Ouest
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Oskar-10

- la soi-disant "voûte"
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Khufu_10

Ce qui saute aux yeux c'est le fait que cette cavité n'a pas l'air d'avoir été prévue à l'origine. En effet, dans les pyramides, que ce soit dans les chambres ou le couloir de la grande galerie, les égyptiens n'ont pas réalisé de voûtes mais des encorbellements successifs et très réguliers de pierres bien taillées en pavés droits ou bien des chevrons pour reporter les charges sur les cotés, y compris au dessus de l'entrée de la pyramide alors qu'il n'y avait que très peu de charges à soutenir à cet endroit.
Pourquoi tout d'un coup auraient-ils si mal réalisé une soi-disant "voûte" ? (qui d'ailleurs ne ressemble à rien tellement l'appareillage des pierres est désordonné)

Vu la largeur des interstices entre les pierres (surtout visible au "plafond") et le fait qu'elles soient aussi grossièrement taillées et mal agencées entre elles, aussi chaotiquement, il ne fait pas de doute pour moi qu'il s'agit d'une cavité creusée postérieurement à la pose de ces pierres. Car il n'y a qu'à l'intérieur de la masse de la pyramide que les pierres sont aussi mal agencées avec autant de vides entre elles, contrairement aux pierres constituant des parois ou celles à proximité directe des faces. De toute évidence certains blocs ont été complètement retirés (par morceaux) tandis que d'autres qui ne pouvaient être retirés sans faire s'effondrer l'ensemble ont seulement été rognés pour agrandir le volume.

Avec une "voûte" pareille cet espace peut assez difficilement avoir été plus grand, car si l'on élargissait cet espace en retirant davantage de pierres celles situées au dessus ne seraient plus soutenues et s'effondreraient.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Cave_r10

Fait à savoir : Dans un premier temps Jean-Pierre Houdin présentait l'encoche extérieure comme une preuve de sa théorie en l'assimilant à une aire de manœuvre ouverte sur laquelle débouchait ses segments de rampes. Suite à la découverte de la cavité accessible depuis l'encoche, il a considéré que ses rampes ne débouchaient finalement pas sur l'encoche mais sur des cavités. Il a en fait remanié ses plans et ses concepts plusieurs fois au gré des nouvelles constatations et données scientifiques pour artificiellement essayer de les faire correspondre à certains points intrigants. Qu'il y ai des correspondances ne valide donc rien en soi puisque la théorie n'a fait que suivre des constatations. Seule compte pour valider quoi que ce soit, la véritable nature de ce que sont ces éléments avec lesquels  Jean-Pierre Houdin prétend que sa rampe correspond.

Or nous venons de voir que la nature de cette cavité n'a de toute évidence rien à voir avec un aménagement construit du temps de l'édification de la pyramide.

Quant aux soi-disant correspondances, non seulement elles sont loin d'être exactes mais en plus certaines sont incompatibles.
Dans sa publication de 2011 répertoriant les soi-disant preuves, le point N°1 est le densitogramme avec lequel les rampes ne correspondent en fait pas.
Sur ce plan la chambre de bob est localisée par erreur au 5ème virage de la rampe mais sur d'autres illustrations elle est située au 9ème, à peu près aux deux-tiers de la hauteur de la pyramide.

Quoi qu'il en soit, Jean-Pierre Houdin veut faire passer sa rampe dans cette région dans la zone de plus faible densité, pour éviter de justesse la limite de la zone de plus forte densité.
Sauf que lorsqu'on superpose une photo satellite prise à la verticale pour déterminer précisément la position de l'encoche et celle de la cavité (ici en rouge), on se rend compte que la rampe telle que dessinée par Houdin les rate de peu. Et le problème c'est que sur ce densitogramme la cavité est entourée de la zone de plus forte densité donc pour que sa rampe passe par ce vide appelé la chambre de bob, il faudrait qu'elle passe par cette zone de plus forte densité. Il y aurait de toute façon une incohérence.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Rampe_11
(photo aérienne datée d'août 2017, une déformation limitée strictement à la zone du sommet sur l'image d'origine et loin de la zone étudiée a été corrigée)

Pour en finir avec cette cavité, voyons une potentielle raison de son existence :

Voilà ce que l'on retrouve à la page 68 précédemment évoquée, tome second du recueil "Description de l'Egypte" (1818) :

"ainsi la moindre fatigue, la plus grande commodité et la plus grande sûreté, doivent engager à monter suivant l'arête, et préférablement suivant celle du nord-est. Par cette route l'entreprise ne présente de difficulté qu'au commencement : c'est ce que j'ai éprouvé dans les différentes ascensions que j'ai faites. On doit seulement ne pas trop se hâter, et même s'arrêter de temps à autre, mais peu long-temps, de peur que le courant d'air, qui devient de plus en plus vif, ne suspende la transpiration. Il faut plus d'une heure pour arriver à la plate -forme"


L'arrête Nord-Est étant donc le chemin qui était le plus utilisé pour l'escalade de la pyramide et l'ascension (tout comme la descente) prenant plus d'une heure, il fallait un lieu sur le trajet qui permettrait de se reposer à l'abri du vent notamment, d'où l'aménagement de cette cavité.

Précisons la raison pour laquelle c'est l'arrête Nord-Est qui était le chemin habituel pour les touristes (et sans doute également pour des ouvriers qui auraient à eu à l'escalader ou simplement à redescendre par exemple) : c'est celle qui est la moins exposée dans la journée à la chaleur du fait de sa position par rapport à la course du soleil. Encore relativement fraiche le matin, elle est ensuite à l'ombre l'après-midi lorsque l'air est le plus chaud.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité 1867_110

D'autres écrits évoquant l'escalade par cette arrête relatent eux cette cavité.
Notamment dans le Journal of a route across India, through Egypt, to England (1817-1818) du lieutenant-colonel Fitzclarence (page 456).
https://archive.org/details/journalofrouteac00munsrich/page/456/mode/1up

Dans cet extrait l'auteur indique bien que cette cavité semble avoir été formée par la soustraction de plusieurs pierres :
"About two thirds up the north-east angle of the pyramid, there is a small cave or hole about twelve
feet deep and high, which appears to have been formed by removing
several large stones."


Dans "Lettres écrites des bords du Nil", en 1847 (page 153) Paul Chaix fait aussi référence à l'arrêt des touristes à cette étape de l'escalade :

"Je fus ainsi conduit par l'extrémité orientale de la face nord de la pyramide, jusqu'à une large brèche faite dans l'arête du nord-est, où on me dit qu'étant à la moitié de l'ascension, je devais me reposer et donner, selon l'usage, une piastre d'Espagne à chaque homme."


Cette minuscule cave a donc eu l'utilité de constituer un abri du vent et des éléments, mais avec un appareillage des pierres si mal réalisé elle ne peut avoir été prévue dès le départ.


Jean-Pierre Houdin ne s'est pas limité à sa théorie de rampe interne périphérique spiralée pour laquelle les preuves sérieuses manquent encore. Il est allé plus loin dans la spéculation : pour lui, la pyramide de Khéops succédant à la pyramide rouge, elle devrait alors reprendre les mêmes aménagements. Il a donc arbitrairement imaginé que les deux antichambres de la pyramide rouge menant à la chambre funéraire devaient exister à l'identique dans la pyramide de Khéops et a considéré que cela aussi collait parfaitement.

Sur cette coupe voici en rouge ce que Jean-Pierre Houdin imagine exister en plus de ce qui était connu à ce moment là :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Coupe_10

Mais en fait, là non plus, rien ne colle puisque les antichambres de la pyramide rouge se trouvent au niveau de la base de la pyramide et sont précédées d'un couloir descendant et non ascendant et qu'il s'est laissé la liberté d'ajouter une pièce (ci-dessous en violet) pour faire la liaison avec le véritable couloir descendant. Il s'agissait de coller à l'existence des chevrons à l'entrée Nord de la pyramide. Sa rampe interne périphérique est censée passer juste au dessus de cette pièce. Il a également ajouté un couloir horizontal reliant cette pièce de liaison avec la chambre de la reine.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Compar13

Jean-Pierre Houdin a donc modifié entièrement cet aménagement intérieur pour l'adapter en fonction de celui connu de la pyramide de Khéops. Il prétend que cet aménagement était nécessaire pour verrouiller la circulation connue et pouvoir ressortir par cet autre chemin. Sauf que ce n'est pas le cas sur d'autres pyramides alors pourquoi cela aurait-il été nécessaire ici ? d'autant qu'il faudrait aussi verrouiller l'accès de cette seconde circulation.

Laissons un moment de coté les spéculations pour comprendre la logique des espaces connus de cette pyramide.

La chambre souterraine a été abandonnée alors qu'elle était en train d'être creusée, sans aucune raison valable, sinon la volonté du pharaon et de l'architecte Hémiounou. De toute évidence, le pharaon a préféré que la chambre funéraire dans laquelle il reposerait pour l'éternité ne soit pas la plus profonde de toutes les chambres funéraires des pyramides mais au contraire la plus haute et même la plus haute de tous les temps.

Puisque le projet visait alors la construction d'une chambre funéraire excessivement haute qui ne serait pas réalisée avant d'arriver à un stade très avancé de la construction, Hémiounou dans sa grande sagesse a prévu une solution de secours à moyen terme : une chambre funéraire située à une hauteur intermédiaire. Celle-ci satisferait tout de même aux exigences d'être au dessus des autres pharaons, mais beaucoup plus modestement que celle du projet à son stade final. L'aléa de la durée de vie du pharaon n'était ainsi plus un problème. Il y aurait de toute façon la possibilité de finaliser rapidement l'une des 3 chambres funéraires en fonction de l'avancement de la construction, pour que le pharaon y repose. Le successeur du pharaon aurait ainsi du temps pour achever la pyramide en parallèle de l'édification de la sienne si jamais le pharaon venait à mourir prématurément.

Voici ce qui explique la présence de trois chambres distinctes, la plus basse, appelée communément chambre souterraine (qui n'a heureusement jamais eu besoin d'être achevée), la chambre intermédiaire appelée abusivement chambre de la reine, et enfin la plus haute : la chambre du roi.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Coupe_15

Ce sont les espaces intérieurs connus depuis des siècles. Mais il y a aussi de potentiels vides inaccessibles dont certains suffisamment grands pour avoir été praticables à un moment donné et être détectés par des moyens modernes.


Diverses études récentes avec des techniques non destructives pour révéler des vides ont été effectuées et en particulier la mission ScanPyramids (entre 2015 et 2017) utilisant une technique de muongraphie qui dans un premier temps s'est concentrée sur la zone au dessus de l'entrée où l'on aurait dû voir le segment Est-Ouest de la rampe interne de Jean-Pierre Houdin car selon le schéma elle passerait justement à cet endroit là.

Ci-dessous à gauche la simulation de ce qu'aurait dû donner la muongraphie avec les masses et vides connus (incluant la brèche devant les chevrons de la véritable entrée) et à droite le résultat obtenu.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Anomal10
https://arxiv.org/pdf/1711.01576.pdf
https://www.youtube.com/watch?v=13dAtElPn6Q
http://www.scanpyramids.org/

Surprise : après l'entrée il n'y a pas un vide supplémentaire orienté Est-Ouest, ni même la vraie salle de jonction prévue par Houdin, mais un vide relativement étroit orienté Nord-Sud.
Il n'y a donc aucune trace du couloir le plus au Nord de la rampe spiralée de Houdin et encore moins d'une véritable pièce de liaison.

L'étude de ScanPyramids n'est pas suffisamment sensible et précise pour pouvoir trancher définitivement sur l'inexistence de la rampe interne de Houdin mais à aucun moment elle n'a pu la mettre en évidence alors qu'elle a permis de déceler la présence d'un bout de couloir débutant juste derrière les chevrons et se dirigeant vers le centre de la pyramide.

Le 24 février 2023 une mission d'exploration de ce vide avec un endoscope confirme l'existence de ce corridor, long de près de 9 mètres et large d'environ 2m10, surmonté de chevrons. Les chevrons supérieurs visibles sur la face Nord de la pyramide sont en fait la continuité de la couverture de cette circulation.

Voici l'une des images prises avec l'endoscope :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Corrid15

Au vu de la manière dont les pierres sont arrangées, je pense que les pierres latérales et au sol ont été ajoutées pour combler l'espace mais que la circulation à l'origine devait faire le double de cette largeur et le double de cette hauteur.
En tout cas, de ce que l'on peut voir de l'extérieur, les chevrons couvrent une largeur deux fois plus importante que celle résiduelle que l'on aperçoit dans ce corridor et il est peu probable que les égyptiens aient réalisé des efforts supplémentaires avec la mise en place de chevrons beaucoup trop grands pour rien.

Avant de voir le reste des résultats de la mission scanpyramids, finissons de nous pencher sur la théorie de la rampe interne imaginée par Jean-Pierre Houdin.

Si on y réfléchi un moment, cette théorie est bien incapable de résoudre sa contradiction intrinsèque : comment les dernières pierres au sommet auraient été mises en place sinon par l'extérieur ? Car c'est bien par l'extérieur qu'elles sont mises en place dans la simulation 3D. C'est donc qu'il était parfaitement possible de le faire de l'extérieur et dans ce cas pourquoi s'embêter à construire une structure interne ?
Plus incohérent encore : dans la théorie présentée par Jean-Pierre Houdin notamment dans son livre The Secret of the Great Pyramid sorti en 2008, les couloirs servent à monter les blocs de pierre et les ouvriers doivent redescendre par un chemin parallèle situé ... à l'extérieur !

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité 3d_ram10

A quoi sert une rampe interne si de toute façon il en faut une externe ? Dans une version ultérieure de sa théorie il a finalement laissé de coté l'idée d'une rampe extérieure et considéré que sa rampe interne pouvait avoir une double circulation superposée.

Certains éléments qui sont censés appuyer sa théorie n'ont en revanche pas évolué.

A la page 177 et 178 du livre The Secret of the Great Pyramid, Bob Brier écrit que Jean-Pierre Houdin remarquait sur une ancienne photo de 1880 du Sphinx avec la pyramide de Khéops en fond, des traces linéaires d'une couleur légèrement différente sur la face de cette pyramide. Jean-Pierre Houdin a interprété cela comme un signe de l'existence des rampes. Il a considéré que la trace la plus haute avait une pente de 8% (la pente de sa rampe à cet endroit là).

Dans le livre c'est la photo ci-dessous à gauche qui est utilisée pour illustrer ces traces. L'effet de perspective donne l'illusion de l'inclination. Mais celle ci-dessous à droite est prise de face et permet de se rendre compte que la trace en question ne présente en fait aucune pente puisqu'elle est parfaitement horizontale (tout comme la trace la plus basse) :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Trace_12

Cette zone linéaire plus claire sur la face Sud ne peut donc pas être la trace d'une rampe interne ou externe qui serait inclinée.
C'est pourtant ce que prétend et publie officiellement Jean-Pierre Houdin en 2011 dans sa compilation des indices censés soutenir sa théorie.
Voir le soi-disant indice numéro 8 ici https://www.academia.edu/6566167/Egypte_4_%C3%A8me_Dynastie_COMPILATION_DE_34_INDICES_SOUTENANT_LA_THEORIE
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Traces10

Une erreur aussi grossière et surtout cumulée à tout le reste, remet très sérieusement en question la crédibilité et le sérieux que l'on pouvait être tenté d'attribuer à Jean-Pierre Houdin du seul fait qu'il est architecte.

Sur cette photo on voit également près de la base et de l'angle sur la face Sud, une zone où de nombreuses pierres sont manquantes (au point que pour soutenir certaines pierres en porte-à-faux, du béton et de la maçonnerie ont été ajoutés à l'époque moderne afin d'éviter un effondrement). C'est le point N°6 des indices que Jean-Pierre Houdin évoque. Il attribue cette "anomalie" au fait que ce serait l'entrée de sa rampe.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Repera12

Sauf que ce n'est pas là qu'il la place si on se fie à son tracé sur le plan du densitogramme :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Extrai12
(photo aérienne datée de juillet 2021)

La rampe serait d'ailleurs très en profondeur si elle devait partir de ce creux alors que Jean-Pierre Houdin théorise une rampe proche des faces.


Mais ce qui est le plus incompréhensible dans cette théorie de rampe spiralée interne et qui est un contresens logique majeur, c'est que finalement elle n'aurait aucune utilité pour les blocs de granite de la chambre du roi : trop gros et trop lourds pour le changement d'orientation prévu par Jean-Pierre houdin à chaque angle où il imagine que les pierres sont soulevées. Selon sa théorie ces gros blocs seraient donc bêtement hissés par une autre grande rampe droite traditionnelle s'élevant à près d'un tiers de la hauteur de la pyramide arrivant au milieu de la face Sud. Dans ces conditions quel est l'intérêt d'avoir en plus à construire cette rampe interne qui n'a jamais été une nécessité pour construire les autres pyramides ?

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité 3d_hou11

En fait, dans les connaissances des égyptologues, les rampes connues ne montaient pas jusqu'au sommet. Elles se limitaient en général au tiers de la hauteur. C'est ainsi que la pyramide de Mykérinos avait un parement en pierre de granite rouge sur un tiers de sa hauteur seulement et en bloc de calcaire au delà. Pareillement, la pyramide de Djédefrê (le fils de khéops), avait un parement en ganite rose également sur un tiers de sa hauteur.
C'est donc qu'il n'y avait pas besoin de rampe pour les blocs de calcaire de taille raisonnable.

(les égyptologues savent que les parois des rampes étaient en briques crues avec un simple remplissage intérieur réalisé en tout venant, ce qui est très rapide et économique à installer)

Pourquoi les égyptiens se seraient donc à ce point complexifié les choses en établissant une énorme galerie spiralée d'une vingtaine de segments totalisant tout de même plus de 1,6 km de long ?
Et ceci en plus de la "petite" et de la très grande rampe traditionnelle !

Pourquoi donc faire ceci alors qu'ils pouvaient simplement hisser les blocs d'une assise à une autre ? Puisque Jean-Pierre Houdin dans une version antérieure de sa théorie utilise quand même une circulation externe et donc admet d'avoir des parties des faces non achevées dès la pose, pourquoi plutôt que courir tout le long des façades, n'auraient-elles pas été regroupées sur les apothèmes ou sur les angles par exemple et servi de paliers pour monter les blocs ? Car ces blocs là auraient pu être hissés avec une série de leviers-grue similaires à ceux que monsieur Jean-Pierre Houdin s'est lui-même vu utile d'admettre à chaque virage de sa rampe.

Ce que cette théorie admet comme solutions techniques disponibles aux égyptiens, implique le fait qu'ils auraient pu se passer de cette rampe interne, du moins pour les blocs ordinaires de pierre calcaire qu'ils pouvaient soulever.

L'illustration ci-dessous est inspirée de ce qu'Hérodote rapporte avoir entendu dire de la part des égyptiens locaux lui expliquant comment les pyramides ont dû être construites.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Gravur14
Il ne faut pas y accorder trop de crédit (puisque Hérodote et les égyptiens de son époque ont vécu 2 millénaires après la construction de ces pyramides) ni voir cela comme une représentation fidèle à la réalité de l'époque de la construction des pyramides.

Néanmoins sur le principe cela est à peu près cohérent, en tout cas logique du point de vue des possibilités techniques. Un simple effet de levier multipliant par 3 ou 4 (selon la proportion des longueurs du levier) la force mise en œuvre et permet de diviser d'autant le nombre de personnes nécessaires pour soulever les pierres à l'autre extrémité. D'ailleurs ce levier peut aussi être lesté par des masses constituant un contrepoids amovible minimisant encore davantage le nombre de personnes requises afin de soulever le bloc de pierre.

Une rampe est cependant totalement indispensable pour les très gros blocs de granite qui constituent les structures des espaces intérieurs et qu'il n'est juste pas envisageable d'espérer soulever.

Il paraît donc totalement logique de penser que comme pour n'importe quelle autre pyramide, une rampe droite extérieure s'élevait jusqu'à l'altitude à laquelle il fallait amener ces blocs. Sauf que contrairement à toutes les autres pyramides, dans la pyramide de Khéops la chambre la plus haute est à une altitude beaucoup plus élevée.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Compar14

Sa chambre de la reine est déjà la chambre la plus haute des différentes grandes pyramides de cette époque. Et pourtant avec la chambre du roi, la hauteur à laquelle il faut monter les pierres formant les chevrons au sommet de la chambre dépasse le double de celle de la chambre de la reine. Ceci montre qu'un saut technique a été réalisé à cette occasion, qui n'a néanmoins pas été réitéré sur les pyramides suivantes. En effet, une rampe droite extérieure suffisait pour amener les pierres constituant la structure des chambres funéraires des autres pyramides et a certainement aussi été utilisée pour monter les pierres au niveau de la chambre de la reine, mais pour le couronnement de la chambre du roi la différence est énorme et si cela n'avait rien d'impossible pour les égyptiens de l'antiquité, il est tout de même hautement probable qu'un autre dispositif qu'une rampe extérieure a servi à amener les pierres, depuis le niveau de la fin d'une rampe pas trop colossale, jusqu'au sommet de la chambre du roi.

Autre différence et innovation présente à Khéops : la grande galerie à encorbellement est inclinée.
Et si cette grande galerie n'existe que sur une portion spécifique de la circulation ascendante qui mène à la chambre du roi, c'est qu'il y a une raison. On pourrait donc penser qu'elle ne servait pas seulement à la circulation des hommes mais aussi à élever les blocs de pierre avec un système sur lequel il y a différentes théories. Auquel cas la rampe extérieure n'aurait pas eu besoin de monter au delà de la base de la grande galerie.

La grande galerie fini son ascension au niveau du sol de la chambre du roi, or les chevrons sont très au dessus.
Ainsi cette seule galerie n'est pas suffisante pour amener ces blocs à leur niveau final.

Cependant la mission ScanPyramids a aussi découvert la présence d'une autre cavité, comparable dans ces dimensions à celles de la grande galerie, mais située au dessus de celle-ci.
La différence de densité détectée par la muongraphie est très importante et dans un espace délimité à une zone particulière rectiligne, ce qui ne peut s'expliquer autrement que par un vide véritable, non par une zone de sable ou de vides accidentels ou résiduels présents partout entre les blocs situés dans la masse de la pyramide et qui restent invisibles avec cette méthode trop peu sensible.

Vue d'artiste de la localisation de la zone de vide détectée :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité 3d_vid10

Les deux séries de détecteurs étaient positionnés au niveau de la niche de la chambre de la reine et du coté opposé de la chambre (positions 1 et 2), ce qui donne une vision stéréoscopique et permet de savoir que le vide découvert se situe effectivement au dessus de la grande galerie. Le télescope muonique situé à l'extérieur du coté Nord (position 3) a confirmé la présence de ce vide à cet endroit.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Repera15

Ci-dessous la simulation à partir des vides connus est à gauche et le résultat réel de la muongraphie à droite (le Nord est ici orienté vers le haut).
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Anomal11
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Anomal12

Cette technique permet de voir la chambre du roi, mais il n'y a pas d'antichambre visible.

Vous verrez ci-dessous en bleu foncé les contours des emprises que sont censées avoir les antichambres théorisées par monsieur Houdin (cliquez sur l'image pour l'agrandir) :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Simula12

L'absence totale d'anomalie sur ces emprises dans les résultats de la muongraphie infirme sérieusement cette partie de la théorie de Jean-Pierre Houdin inspirée de la pyramide rouge. En tout cas cela n'est pas visible dans les résultats alors que la grande galerie qui a une hauteur d'encorbellements similaire, est bien détectée, tout comme l'anomalie nommée big void, ce grand vide qui est pourtant deux fois plus éloigné.

Pour autant cette découverte de grand vide au dessus de la grande galerie est une découverte de taille, c'est le cas de le dire.
Dans les années qui ont suivi une campagne d'analyses complémentaires avec d'autres télescopes muoniques et des capteurs de muons dans la grande galerie ont confirmé que ce vide faisait au minimum 40 mètres de longs et probablement d'un seul tenant.
La taille de ce grand vide est trop importante pour ne pas avoir une fonction qui justifie sa création.

On peut donc imaginer qu'arrivé en haut de la première grande galerie, c'est à dire au même niveau que le sol de la chambre du roi, le système de la seconde grande galerie prenne le relai et serve à monter les blocs de granit de la partie haute de la chambre du roi.
Et si il s'agit réellement d'une galerie identique à la première et qu'on la fait commencer au niveau haut de la première, c'est justement au niveau de la base des derniers chevrons de la chambre du roi que cette seconde galerie se finirait.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Simula10

L'alignement du départ de cette seconde grande galerie avec le couloir de la chambre du roi semble logique, de même pour le vide derrière les chevrons au dessus de l'entrée connue de la pyramide, situé à une altitude qui n'est pas si différente de celle du couloir de la chambre de la reine. Pour autant, la suite de ce couloir n'est pas visible sur la muongraphie et a donc été comblée si ce couloir a été plus long.

Certains imaginent que cet étroit couloir monte soudainement et rejoigne la seconde grande galerie comme sur l'illustration ci-dessus.

Mais on voit mal comment les imposants blocs de granite pourraient cheminer dans un couloir plus étroit qu'eux et donc quelle serait l'utilité de ce couloir qui n'aurait pas les dimensions ni le dispositif adapté pour hisser les blocs puisque la seconde grande galerie ne se prolonge pas jusqu'en bas de cette pente.

Qui plus est en réalité le corridor Nord découvert début 2023 est situé un peu plus bas et sa longueur est supérieure à ce qui est représenté dans l'illustration de nous venons de voir. Cela rend impossible qu'il puisse rejoindre le big void tel que représenté puisqu'aucun passage n'est visible au plafond du corridor Nord et que ce dernier est entièrement couvert de chevrons.


Une donnée importante à savoir est que au contraire des blocs standards, les égyptiens ne soulevaient pas les blocs de pierre les plus massifs pesant plusieurs dizaines de tonnes. Ils les faisaient seulement glisser (ils pouvaient cependant utiliser de grands traineaux de bois). Car laisser ces blocs avoir un appui au sol permet de les bouger avec une force correspondant à seulement une fraction de leur poids et est donc beaucoup plus accessible que de les soulever entièrement.


Pour amener les chevrons de la chambre du roi là où ils se trouvent il y avait le choix :
- soit selon la logique traditionnelle égyptienne ériger une rampe droite extérieure, mais qui serait ici montée à près de 65 mètres de haut et s'étendrait sur près de 650 mètres de long (ils ont déjà fait bien plus long mais pas aussi haut).
- soit ils restaient sur des dimensions de rampes extérieures raisonnables qu'ils savaient maîtriser, suffisantes pour atteindre au minimum le niveau des chevrons de la chambre de la reine : un peu moins de 29 mètres de haut. C'est la même hauteur que celle de l'entrée de la pyramide rouge. Au Sud la rampe devait s'étendre sur environ 290 mètres de long pour rejoindre la chaussée (qui a ensuite servi de chaussée funéraire pour la pyramide de Khéphren), ce qui donnerait une pente de 10%. Pour monter les blocs de granite plus haut ils auraient alors besoin en complément de recourir à une ou plusieurs rampes internes.

Il se trouve que les hauteurs d'assise de pierre révèlent que juste en dessous de 29 mètres pour la mise en place de la 35ème assise, il était de nouveau envisageable de manœuvrer des blocs de 1,27 mètre de haut. En effet, seule la toute première assise est plus haute que la 35ème et seules les secondes et troisièmes assises s'approchent de cette hauteur, aucune autre assise dans toute la pyramide. Cela semble confirmer qu'une ou plusieurs rampes arrivaient à la base de la 35ème assise, facilitant considérablement le travail de manœuvre de ces blocs et en particulier la mise en place directe des chevrons de la chambre de la reine.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Hauteu15
(Ne pas oublier que la représentation ci-dessus est seulement schématique. Elle sert à lire facilement la correspondance entre les hauteurs de certains espaces intérieurs et des assises particulières mais en dehors de la structure des faces il n'existe pas dans la masse intérieure de la pyramide d'assise de hauteur fixe qui formerait une continuité parfaitement plane d'un coté à l'autre de la pyramide).

A noter que les assises mises en places pendant que les chambres du roi et de la reine étaient construites sont des assises moins hautes relativement à celles entre les deux et même au dessus de la chambre du roi. Ceci est particulièrement marqué pour la très haute structure de la chambre du roi, faite entièrement de blocs de granite (à l'exception des chevrons en calcaire), et de parties de murs des chambres de décharge.


On pourrait l'expliquer par le travail supplémentaire que cela représente d'acheminer les énormes blocs de granite (43 blocs pour les poutres des chambres de décharge), plus les chevrons en calcaire qui chapeautent la chambre du roi (environ 44 blocs pour une double couverture) et ceux de la chambre de la reine également en calcaire (environ 24 blocs), sans compter aucun des murs constitués eux de blocs de taille raisonnable. C'est un travail auquel il faut consacrer un nombre de bras très important pour un nombre restreint de pierres. Autant de main d’œuvre en moins pour la multitude de blocs constituant les assises périphériques.

Les blocs ayant servi à la construction de la grande galerie sont de taille comparable aux blocs des assises périphériques constituant les faces ou bien à ceux des murs des chambres du roi et de la reine, et sont sans commune mesure avec les dimensions des chevrons et poutres des chambres de décharge. Cette structure a donc une influence beaucoup plus restreinte sur la charge de travail de leur mise en place.


Mon hypothèse est que les hauteurs d'assises ont été volontairement déterminées sur le moment pour correspondre à l'estimation de la charge de travail qu'il était envisageable de mobiliser pour les hisser puis les mettre en place. Il s'agirait donc d'une gestion de l'économie de l'effort. On constate de multiples cycles avec quasiment à chaque fois un affaiblissement marqué de ces hauteurs d'assises en fin de cycle. A priori un cycle correspond à la saison pendant laquelle les équipes de travailleurs sont mobilisées.

En considérant qu'il y a un cycle par an on peut ainsi identifier grosso-modo moins d'une trentaine d'années, ce qui est cohérent avec les estimations de la durée de construction de la pyramide par les égyptologues dont le consensus se situe aux alentours de 27 ans.

Quoi qu'il en soit, il est à peu près certain qu'il y avait au moins une rampe qui atteignait quasiment 29 mètres de haut (à priori la rampe Sud). Et la rampe Nord devait desservir l'entrée de la pyramide donc arriver à 17 mètres de haut.

Je juge possible qu'il y ai aussi eu une rampe du coté Est, partiellement interne et atteignant 21 mètres de haut arrivant juste au sol de la chambre de la reine et ayant donné la niche actuelle.

Dans la théorie de monsieur Jean-Pierre Houdin, sa grande rampe droite extérieure monte jusqu'à 43 mètres (la zone N°3 dans l'illustration ci-dessous), ce qui correspond au premier tiers de la hauteur. Cela est bien la proportion que les égyptiens retenaient pour leurs rampes en général (d'après ce que l'on croit savoir) mais ici la pyramide est encore plus haute que ce qu'ils avaient l'habitude de faire et donc les dimensions et l'emprise de la rampe l'auraient été aussi.

Cela reste une possibilité qui était tout à fait à la portée des égyptiens de cette époque.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Gg2_pa10

Seulement la grande galerie n'aurait alors pas eu d'utilité technique. Et avec cette galerie ascendante nul besoin de construire en plus d'elle une rampe extérieure beaucoup plus haute.

Il est donc aussi bien possible et même probable que la petite centaine de grands blocs à monter pour la construction de la chambre du roi dont la moitié en granite aient été montés via une rampe externe droite jusqu'à 17 mètres et soient passés par un large couloir de l'entrée jusqu'au pied de la grande galerie (zone N°1). Puis montés par celle-ci (N°2) et entreposés temporairement à 43 mètres de haut (N°3) en attendant que les travaux de la pyramide se poursuivent. Lorsque la zone N°5 au pied de la seconde grande galerie est construite les blocs y sont hissés via une rampe temporaire de faible pente (N°4) et là encore stockés le temps de la construction de la seconde grande galerie (N°6) avant d'être amenés à leur emplacement final, via cette seconde grande galerie pour les parties les plus hautes de la structure de la chambre du roi.


A cause du manque de recul malgré le fait que la chambre du roi soit excentrée justement pour avoir un peu plus de recul, la rampe interne droite que constitue la grande galerie doit être beaucoup plus raide et ceci impose l'usage d'un système qui empêcherait au traineau de glisser en arrière. Par exemple avec de multiples éléments au fur et à mesure de l'ascension. Ce qui est peut-être la raison d'être des multiples cavités régulières sur les cotés de la grande galerie.

Il y a en effet des mortaises creusées dans les banquettes latérales de la grande galerie.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Galeri11

Elles sont au nombre de 28 de chaque coté séparées d'environ 1,7m. Pour 25 d'entre elles il y a aussi une niche associée dans le mur. La plupart de ces dernières sont rebouchées mais encore visibles.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Mortai10

Manifestement les niches dans les murs étaient destinés à recevoir des éléments d'une structure en bois pour contreventer les parois pendant leur construction, tandis que les mortaises dans les banquettes avaient un tout autre usage. Sans doute l'ancrage du support d'un système mécanique manuel pour monter des blocs à travers cette grande galerie.



Et puisqu'il est aussi beaucoup plus dur de faire monter au bloc une pente beaucoup plus raide, un contrepoids pour faciliter le travail aurait aussi été utile.

On a relevé des rayures parallèles et traces d'usure sur les flancs des banquettes, il ne fait donc pas de doute qu'il y a eu de nombreux allers et retours d'un élément ayant frotté contre ces flancs.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Rayure10

Sur les murs en encorbellement on remarque aussi à la mi-hauteur une grande rainure de chaque coté.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Anim_z10

Certains interprètent ces rainures comme des guides pour la partie supérieure d'un énorme chariot mobile qui coulissait dans la galerie.

Si cette grande galerie a servi à monter les très gros blocs de pierre, ce n'était pas dans sa configuration actuelle puisqu'il fallait bien que les blocs à monter soient menés jusqu'au pied de cette galerie. Le mur Nord devait donc être ouvert dans sa partie inférieure sur une bonne hauteur.

Or justement le mur en bas de la grande galerie a une particularité :
Les pierres de la partie inférieure du mur ne correspondent pas au calepinage présent sur les murs latéraux. Des pierres sont taillées avec des redans pour correspondre aux joints en encorbellement des murs latéraux mais les joints du mur Nord ne se situent pas aux mêmes endroits car les 5 premières assises du mur Nord sont situées un peu plus bas. Ce rattrapage esthétique trahi une nécessité technique.

L'image animée ci-dessous montre l'angle Nord-Ouest de la grande galerie, au niveau de la 3ème, 4ème et 5ème assises de pierres. Les limites des pierres du mur Nord (ici à droite) sont indiquées en rouge. En haut de la 3ème et de la 4ème assise, les pierres des murs latéraux (en l’occurrence ici le mur Ouest à gauche) ont été rognées suivant l'aplomb de la limite verticale de l'assise située au dessus pour pouvoir plaquer les pierres du mur Nord malgré leur différence de niveau. Dans un second temps la partie inférieure de ces pierres Nord ont été retaillées pour que les redans ainsi formés suivent ceux des encorbellements des murs latéraux.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Anim-r10

La moitié inférieure du mur Nord a ainsi été mise en place après la réalisation des murs latéraux de la grande galerie.


Le couloir ascendant qui mène à la grande galerie est constitué à 3 endroits 2 blocs monolithiques superposés qui ceinturent ponctuellement ce couloir.

Les pierres ordinaires de ce couloir ascendant sont posées inclinées, elles suivent la pente du couloir comme dans la grande galerie. Mais régulièrement ces blocs ceinturant le passage du couloir (ici en rouge et numérotés de 1 à 3) sont dressés verticalement et rompent ce calepinage incliné visible sur la majorité du couloir ascendant (voir la coupe). Ces blocs ont donc un rôle particulier.

En bleu sont représentées des mortaises creusées dans les murs et relevés en détail par les frères John et Morton Edgar.
Il y a une paire de mortaises juste au Nord (à droite) de chacun des blocs ceinture mais en alternance entre le mur Ouest et le mur Est.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Calepi14

Il y a une quatrième paire de mortaises plus au Sud (à gauche) qui vu les joints du sol relevés par les frères Edgar devait être également liée à un 4ème ensemble de blocs ceinture. Il n'aurait finalement pas été réalisé et remplacé pendant la construction par des blocs suivant le calepinage courant du couloir.

Les mortaises liées au 1ème et 2ème blocs ceinture laissent voir qu'il y a aussi une marque linéaire parallèle au couloir, passant par les mortaises et allant jusqu'au bloc ceinture. Et juste au Sud (à gauche) du bloc ceinture N°1, dans le prolongement de la trace linéaire, était visible la trace d'une autre mortaise isolée d'après le relevé des frère Edgar.

En fait pour chacun des endroits devait être prévu exactement le même dispositif mais les traces restantes au moment du relevé n'étaient déjà plus complètement visibles.

Les traces linéaires et mortaises sont selon Georges Goyon caractéristiques d'un système de maintien des herses de pierres en position ouverte qui autrement glissent sur la forte pente de pierre sur laquelle elles sont posées. On retrouve par exemple de telles herses dans la pyramide rhomboïdale. Mais de toute évidence ces herses n'ont pas été mises en place et ont été substituées par de simples blocs de pierre creusés réalisant ce ceinturage. (Les mortaises aussi avaient été rebouchées par des pierres bien ajustées).

Le calepinage général de ce couloir peut sembler relativement chaotique mais il suit en fait une logique. Si il n'y avait pas cette alternance entre le mur Ouest et le mur Est, le systématisme serait beaucoup plus lisible. Naturellement les pierres accueillant les paires de mortaises sont plus longues que leurs voisines situées sur le mur opposé. Et concernant les blocs ceinture on remarquera que sur le même coté que celui qui accueille la paire de mortaises, le monolithe inférieur monte plus haut alors que du coté opposé au contraire il arrive plus bas. Il doit s'agir d'un rattrapage partiel de la pente sur laquelle auraient du glisser les herses car le sens de descente est cohérent vis-à-vis de la position où se serait trouvé le dispositif pour maintenir les herses ouvertes.


La partie basse de ce couloir ascendant est apparemment très différente de la partie supérieure, du fait de la succession de blocs disposés sur des assises horizontales indépendantes du couloir. En plus ces blocs se présentent légèrement de biais par rapport au couloir.

Il ne s'agit pas d'une construction d'un couloir avec des pierres posées autour mais d'un creusement de ce couloir directement dans ces blocs, ce qui fait dire à beaucoup d'égyptologues que le couloir ascendant n'aurait pas été prévu au départ mais seulement creusé après, alors que ces pierres étaient déjà posées.

Sauf que ces pierres sont relativement jointives et régulières, beaucoup plus en tout cas que ce que l'on observe avec les pierres de remplissage tel que dans la sape d'Al-Ma'mûn.
On trouve ici en vert un petit bloc aussi bien sur le mur Ouest que sur le mur Est, comme si il s'agissait aussi d'une mortaise rebouchée mais bien plus grande et unique.
Mais il s'agit probablement d'un rattrapage de la différence de niveau d'assise (voir la coupe). On retrouve cette même disposition un peu plus loin.

Il y a également un petit bloc incrusté dans le sol, situé à un endroit où le grand bloc de pierre s'élargit et introduit l'orientation en biais des pierres suivantes. Il est possible que cela est servi pour ancrer quelque chose car cet épaississement sur ce coté permettrait d'avoir à la fois l'espace pour une mortaise tout en conservant une épaisseur du grand bloc du sol suffisamment acceptable structurellement.

Il est difficile de dire dans quelle mesure les différentes parties de ce couloir ascendant ont été improvisées ou son plan modifié.


En revanche la chambre de la reine demeurait potentiellement une chambre funéraire de secours tant que la chambre du roi n'était pas achevée. En effet, ce n'est qu'à partir du moment où ils savaient qu'ils pourraient utiliser la chambre du roi et n'avaient plus besoin de la chambre dite de la reine qu'ils ont cessé de construire les conduits dit "d'aération" de la chambre de la reine (qui en l’occurrence n'ont un usage que pour la chambre funéraire)

Car ces conduits ont été tous les deux abandonnés dans leur construction à un niveau identique, celui du couronnement de la chambre du roi par les chevrons.

Ci-dessous en bleu foncé la chambre de la reine et ses conduits qui s'arrêtent avant d'arriver sur les faces de la pyramide puisqu'il n'y en avait plus besoin, et en bleu clair la chambre du roi et ses conduits qui eux ont été finalisés et débouchent sur les faces.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Coupe_18

A ce propos, il faut savoir que les conduits de la chambre de la reine ne débouchaient pas dans la chambre car les constructeurs avaient conservé 13 centimètres de pierre à l'extrémité des conduits au niveau de la paroi de cette chambre. En 1872 le Dr James Grant remarque une fissure dans le mur Sud de la chambre de la reine et son ami Waynman Dixon ayant constaté les conduits ouverts de la chambre du roi a alors pensé qu'il se pourrait qu'il y en ai de semblables dans la chambre de la reine. Après avoir inséré une longue tige de métal dans cette fissure et remarqué qu'il y avait bien un espace vide profond, il a cassé la partie de la pierre qui constituait le tympan de ce conduit Sud. Il a ensuite cassé celui du coté Nord, mais ne l'a pas entièrement ouvert sur toute sa largeur et encore aujourd'hui l'embouchure de ce conduit est d'une largeur restreinte.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Cn10
Voyez ci-dessus l'ouverture du conduit Nord selon deux angles de vue différents. Sur l'image de droite on peut encore vaguement distinguer "1872" de l'inscription "opened 1872" gravée juste au dessus du conduit le jour où Waynman Dixon l'a ouvert.

Constatez l'épaisseur du tympan du bloc gauche encore intact (qui avec celui du bloc droit maintenait ainsi le conduit clos).
En fait le conduit arrive à cheval sur deux blocs de pierre, mais la pierre à gauche n'a jamais été cassée par Waynman Dixon pour ouvrir entièrement le conduit.
Celui-ci n'est ainsi aujourd'hui ouvert que sur les deux tiers de sa largeur.

L'image ci-dessous permet de mieux se rendre compte de la position du conduit par rapport à l'ouverture pratiquée par Dixon. On comprend que dans un premier temps Dixon a cru que le conduit devait débuter contre le joint du bloc gauche, ce qui fait qu'il a creusé par erreur trop à droite, dans la partie massive de la pierre, pour rien.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Egypt010

Ci-dessous c'est le conduit Sud, lui entièrement ouvert. La même inscription a été gravée à droite du conduit.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Cs10

Le fait que les conduits étaient fermés par les pierres qui constituaient le mur de la chambre de la reine signifie que ces conduits ne servaient pas à l'aération durant la construction.
Et les théories voulant faire jouer un rôle hydraulique à ces conduits ne font également aucun sens puisqu'au moins ceux de la reine ne pouvaient pas avoir ce genre de fonction technique et ont pourtant été construits jusqu'à un stade avancé.

Des théories new age évoquent le fait que ces conduits viseraient certaines étoiles, par exemple Sirius ou la ceinture d'Orion.
Sauf que le raccord de ces conduits aux chambres du roi et de la reine sont horizontaux sur près de deux mètres et que contrairement aux schémas simplifiés qui en sont fait, même en dehors de ces raccords, à l’exception du conduit Sud de la chambre de la reine les autres ne sont pas réellement droits.
Par exemple le conduit Sud de la chambre du Roi débute avec un petit segment présentant un angle de 39,2 degrés juste après le raccord horizontal, puis prend un angle de 50,54 degré sur un autre segment avant de suivre un angle de 45 degrés. Celui coté Nord prend 4 angles différents juste après le raccord horizontal puis adopte un angle de près de 32,6 degrés, ce qui est très différent de l'angle du conduit Sud.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Condui16

Pourquoi l'angle vertical final du conduit est-il autant différent d'un conduit à l'autre de la chambre du roi ?
Simplement parce que en coupe contrairement à la chambre de la reine la chambre du roi se ne se trouve pas dans l'axe du milieu de la pyramide, donc pas à égale distance des faces et que la volonté manifeste était en fait de faire déboucher sur les faces à un même niveau les conduits d'une même chambre. Les deux conduits de la chambre de la reine (ici en bleu foncé) ont donc en revanche un angle vertical assez similaire.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Coupe_20

Voilà ce qui a donné l'orientation respective de ces conduits, cela n'a rien à voir avec la visée d'une étoile.

Nous avons vu que les conduits ne suivaient pas réellement une ligne bien droite en coupe sur l'ensemble de leur trajectoire, mais cela est vraiment très marqué en plan. Car en plan les deux conduits coté Nord font chacun un grand détour pour contourner la grande galerie et ce qui serait la seconde grande galerie au dessus.

Bien que la fonction de ces conduits ne fasse pas consensus, il est majoritairement admis par les égyptologues que ces conduits servent à l'âme du pharaon pour sortir de la pyramide et retourner dans sa chambre funéraire avec facilité. Laisser un petit passage à une chambre censée servir à abriter l'âme du pharaon, c'est le principe des conduits que l'on retrouve régulièrement dans des chambres serdab. C'était d'usage dans l'ancien empire, période à laquelle à été érigée cette pyramide.


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MessageSujet: Re: Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité   Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Icon_minitimeMer 31 Mai - 23:20

*
histoires de marchands de sable et réalité
Partie 3

Certaines croyances religieuses et leurs pratiques associées (plus ou moins durables) de l’Égypte antique n'étant par définition pas rationnelles à nos yeux de non croyants, la tentation d'y substituer une explication technique moderne est grande. C'est le piège dans lequel sombrent beaucoup de personnes qui ne se soucient pas de savoir si leur théorie est compatible avec les pratiques et usages de l'Égypte antique


D'où certaines théories technologiques qui peuvent sembler cohérentes sur le papier pour expliquer telle ou telle chose, mais qui ne collent en fait pas du tout avec la réalité de l'époque et parfois même pas non plus avec la matérialité observable quand on regarde plus en détail.

Philippe Lheureux par exemple, a publié un livre (et des vidéos) censé discréditer le rôle couramment attribué aux différents éléments de la pyramide, lui permettant ainsi d'y substituer les explications de sa théorie hydraulique. Sauf que sa présentation des éléments observables est bourrée de contre-vérités.

Bien que l'on pourrait déjà considérer que l'absence d'étanchéité pour les conduits (n'en déplaise à Philippe Lheureux) des chambres du roi et de la reine serait suffisant en soi pour écarter l'idée farfelue de leur utilisation en conduite d'eau sous pression (une pression de 34 tonnes par mètre carré !! ), ce monsieur avance un certain nombre d'arguments qu'il est nécessaire de rectifier car ils constituent de la désinformation allègrement reprise par tous les amateurs qui peuvent malheureusement être facilement dupés.

Il est établi que les conduits de la chambre de la reine étaient fermés avant que Waynman Dixon ne les ouvre en 1872.

Or Philippe Lheureux justifie l'existence de la chambre de la reine et de ses conduits par le fait qu'ils auraient selon lui seulement servi à tester le mecanisme.

Comme cela est impossible avec des conduits qui n'étaient pas ouverts sur la chambre, Lheureux prétend dans ses publications que le conduit du mur Sud de la chambre de la reine aurait en fait été fermé seulement après son utilisation grâce a un placage de pierre (il a été inspiré par les écrits d'une personne peu sérieuse). Notez la contradiction dans sa propre théorie puisque le conduit Nord reste incompatible avec un usage hydraulique et a néanmoins été construit.


Lheureux a affirmé qu'on voyait ce placage de la paroi autour de l'embouchure du conduit Sud, soulignant qu'il se distinguerait du reste du conduit sur les photos.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Condui18

Mais bien qu'il affirme ça comme une vérité reconnue, c'est faux. Philippe Lheureux fait prendre des vessies pour des lanternes, ou plus littéralement fait passer une réparation moderne pour de la pierre d'origine.

Ceci est une photo du conduit avant sa réparation :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Condui19

On voit la partie cassée des blocs par la grande fissure qui avait permis à Dixon de trouver et d'ouvrir le conduit.
De nos jours toute la bordure de l'ouverture du conduit a été refaite et cette partie manquante dans le mur comblée.

Ce que l'on voit actuellement à l'embouchure du conduit n'est donc pas d'origine et l'ancienne photo prouve au contraire que c'était une pierre massive qui a été cassée. Autrement le placage aurait laissé place à la paroi plane du bloc derrière lui.

Pareillement pour la partie de pierre creusée dans ce même mur Sud en face de l'entrée de cette chambre (ici visibles avec 2 angles de vue différents) :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Creuse11Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Creuse10

Évidemment cela (et bien d'autres choses) fait tomber à l'eau toute sa théorie hydraulique. Mais dans son esprit, sa théorie est plus importante que la réalité factuelle et s'impose à elle.

Plus de détails dans le lien ici sur les principales autres fausses informations qu'il a diffusé :
https://lumieredureel.forumactif.fr/t24-pyramide-de-kheops-les-calembredaines-de-lheureux#LHEUREUX

Laissons les calembredaines de Philippe Lheureux de coté et continuons sur la chambre de la reine avec ce qui suit ci-dessous :

Les conduits de la chambre de la reine n'ayant finalement pas été poursuivi jusqu'aux faces extérieures de la pyramide et n'ayant même jamais communiqué avec cette chambre elle-même, il est assez peu probable que cette niche aie accueilli une statue du ka (partie de l'âme) du pharaon. D'autant qu'une partie de cette niche est constituée d'un boyau maçonné aux dimensions restreintes qui se prolonge à l'horizontale jusqu'à 5m de longueur, ce qui ne colle pas avec avec l'hypothèse d'une simple alcôve pour une statue placée à la verticale. C'est pourtant ce qu'imaginent certaines personnes, pensant que c'est ce qui justifie cette grande niche dans le mur Est de cette chambre.

Cette grande niche à encorbellements ressemble beaucoup à la grande galerie sauf qu'elle est moins haute que cette dernière. Rien ne permet de croire qu'il y aurait une salle cachée. On peut cependant imaginer que cette niche aie pu être l'extrémité d'une circulation depuis l'extérieur en faisant la liaison avec la chaussée funéraire à l'Est et qu'elle aie été rebouchée après coup.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Chambr20

Les pilleurs intrigués ont creusé une sape au delà du vide existant, en espérant arriver sur une pièce. Mais ils n'y ont rien trouvé d'autre que des pierres.

Si jamais il y a eu une cavité à un moment donné, elle n'existe plus, du moins pas dans le prolongement horizontal de la niche.
Pour autant la forme du boyau maçonné que les pilleurs ont cherché à prolonger est intrigante. Les décrochements horizontaux successifs rétrécissant ce boyau sont comme si le boyau maçonné n'était en fait que des parties de cette même voûte en encorbellement qui s'enfoncerait tel un escalier, plus bas à chaque palier.

D'ailleurs on voit devant cette niche l'absence des pierres qui devaient supporter le dallage en granite, car cela a aussi poussé à réaliser une sape verticale, qui n'a rien donné non plus. Si jamais il y avait une circulation elle a été rebouchée et il n'en subsiste rien sinon cette niche et ce boyau maçonné (du moins rien d'autre à proximité de la chambre de la reine).

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Unidia10 Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité A_new_12

A l'intérieur de cette niche on remarque un alignement de joints du coté gauche sur les 6 assises (avec des pierres faisant ainsi toutes la même épaisseur, environ 35 cm). Rien de tel du coté droit ni au dessus.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Niche_11

Notez ci-dessous les différentes cavités circulaires dans le sol de la chambre, dans lesquels devaient être encastrés des poteaux. Certains de ces poteaux servaient potentiellement de poulies de rappel pour tirer des blocs depuis une direction opposée à celle vers laquelle on voulait déplacer le bloc.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Trous_10

Les mauvaises langues disent que la chambre de la reine ne peut avoir été destinée à être une chambre funéraire de secours, parce qu'elle n'abrite pas de sarcophage alors qu'il y en a un dans la chambre du roi.

Sauf que la réalisation de ce sarcophage est un investissement de travail important car très fastidieux et minutieux que les égyptiens n'allaient évidemment pas faire en double pour rien.

La logique veut qu'ils se soient arrangés pour avoir la capacité de le placer dans la chambre correctement finalisée la plus appropriée pour recevoir la dépouille du pharaon. C'est peut-être la fonction de la niche de la chambre de la reine : la possibilité d'amener directement le sarcophage depuis une rampe à l'Est rejoignant la chaussée funéraire.

Il n'y a pas seulement le sarcophage qui manque dans la chambre de la reine puisque le dallage noble est absent (d'où l'aspect très brut et irrégulier du sol). Mais on ne sait pas si cela est le fait des pilleurs qui pensaient trouver des trésors cachés ou si il n'y a jamais été installé puisque c'est la chambre du roi qui a servi de chambre funéraire. D'ailleurs la chambre du roi a la même largeur que celle de la chambre de la reine (5,2m), la chambre du roi est seulement plus longue.


Dans le long couloir horizontal qui mène à la chambre de la reine il y a une particularité unique : sur la moitié de la longueur du couloir, les parois latérales sont constituées de deux assises dont les blocs sont superposés avec leurs joints verticaux alignés.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Couloi11

Gilles Dormion pense qu'il s'agit en fait de parties comblées par des blocs après coup. Des espaces donnant sur le couloir qui auraient servi de magasins pour entreposer des éléments funéraires au cas où la chambre de la reine aurait eu cet usage.

En tout cas ces blocs ont des longueurs différentes, ils ne sont pas standardisés. Et en fait sur la suite du couloir les blocs font toute la hauteur du couloir et donc leurs joints verticaux filent du sol au plafond.
La seule différence entre ces deux parties sont donc la présence d'un joint horizontal au milieu de la hauteur du couloir.

A la toute fin du couloir à l'approche de la chambre de la reine, il était cependant inévitable de changer les niveaux des assises des pierres pour s'aligner avec ceux de la chambre de la reine et de les disposer en quinconce pour assurer la bonne stabilité de la structure aux abords de la chambre qui doit reprendre des efforts non négligeables.  

Durant le 20ème siècle des campagnes de sondages non destructifs ont été menés pour tenter de détecter des espaces vides. Certaines anomalies de densité ayant été détectées, cela a donné lieu à d'intenses spéculations.
Chacun y va de sa théorie sur cette pyramide et imagine des salles cachées, des vides qui demeureraient encore. Ce couloir horizontal a ainsi donné lieu à beaucoup de controverses.

Les études de détection de potentiels vides par microgravimétrie réalisés en 1986 notamment dans la chambre du roi et tout le long du couloir horizontal menant à la chambre de la reine, détectaient en effet des anomalies de densité mais les forages effectués par Gilles Dormion sur la paroi Ouest de ce couloir horizontal ont montré qu'il s'agissait de vastes zones de sable.

Depuis ce couloir comporte les tubes métalliques fermés de chacun de ces forages et les autorités égyptiennes soucieuses de préserver l'intégrité de ces monuments n'accordent plus d'autorisations de fouilles destructives.
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Couloi12

Cette déconvenue n'a pas pour autant fait cesser les spéculations.
Jacques Bardot et Francine Darmon ont cherché à relancer la théorie d'un accès caché dans le couloir horizontal, prétendant qu'un certain nombre de joints verticaux seraient factices (ainsi que le joint horizontal qui file) pour mieux masquer les vrais qui permettraient sinon d'identifier directement ces accès. Mais les architectes et égyptologues jugent fantaisistes ces affirmations de faux joints.
L'architecte Gilles Dormion a réfuté l'existence de faux joints, soulignant qu'ils ne sont pas faux mais simplement colmatés avec du mortier.


Comme les vidéos et articles sensationnalistes de désinformation adorent tout amalgamer, il est utile de faire la lumière sur quelques autres sujets connexes, fréquemment abordés en même temps que les pyramides d'Egypte.

En particulier sur le "disque" de Sabou dont le reportage "la révélation des pyramides" prétend qu'il s'agirait d'un artéfact mystérieux. Le sous entendu commun est que ce ne serait pas un récipient dont la forme aurait une vocation décorative mais un composant d'une technologie inconnue, qui serait lui-même techniquement trop fin et précis pour avoir été réalisé par les moyens dont disposaient les égyptiens.

Voici le disque en question (les morceaux retrouvés ont été recollés et les morceaux manquants ont été remplacés) :

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité _dsc_811

Ce "disque" de 61 cm de diamètre a été découvert en 1936 dans la salle E de la tombe de Sabou (son mastaba désigné par le code S3111 est situé au Nord de Saqqarah). Sabou était le gouverneur d'une région de la première dynastie.
Ce mastaba comporte 7 salles et la salle E est la chambre funéraire où se trouvait le sarcophage en bois avec les restes de Sabou et de très nombreux autres objets.
Entre autres 48 récipients dont 39 en pierre de travertin, 7 en métasiltite, et 2 en tuf. Il y avait aussi 77 pots en céramique.
Bien qu'il s'agit de l'objet le plus remarquable de cette tombe, le disque de Sabou n'était qu'un des récipients en pierre parmi tant d'autres présents dans cette pièce, sans parler des récipients retrouvés dans les 6 autres chambres. Tout de suite c'est moins mystérieux et plus susceptible d'être effectivement considéré comme un récipient.

Quant à la pierre dans laquelle il a été fait, il ne s'agit pas de schiste comme cela est parfois dit et souligné pour faire croire qu'il aurait été impossible de le tailler sans le casser, mais de métasiltite. Le métasiltite est un siltite métamorphique. Le siltite est une pierre dure qui manque de fissibilité et de schistosité.
Il ne casse donc pas facilement et ne se délite pas en plaques contrairement à un schiste (bien que les égyptologues aient à l'époque utilisé abusivement ce dernier terme dans un sens large pour différentes pierres).
Le léger métamorphisme du métasiltite rend cette pierre encore plus résistante, ce qui explique la possibilité d'en faire des coupes ou des vases taillés très finement.

Il y a un certain nombre de mastabas et tombes etc de l’Égypte antique dans lesquels on a retrouvé des coupes et vases en pierre, avec ce niveau de finesse.
On a par exemple un plat à libation en grauwacke datant également de la première dynastie.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Dp249910
source : https://www.metmuseum.org/art/collection/search/543866

Sa forme dépasse la complexité de celle du disque de Sabou, tout comme la difficulté à tailler ces petits recoins puisque ce plat fait moins de 15 cm de large. En même temps il est aussi plus compliqué de le faire passer pour un mystérieux composant d'une machine mettant en œuvre une technologie secrète.

Pour ceux qui estiment que la forme du disque de Sabou serait trop spéciale pour ne pas être étrange, il y a des exemples de bols de l'ancien empire ayant des formes qui s'en rapprochent.

Il y a entre autres le bol en gneiss de 20 cm de diamètre retrouvé dans le mastaba G 1024 :
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Coupe-10

Ou bien encore ce bol ornemental de 38 cm de diamètre (lui aussi en métasilstite), provenant de la pyramide de Djeser (3ème dynastie)
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité 606710

La forme du "disque" de Sabou n'est donc pas si originale et étrange que ça.

Et lorsqu'on regarde avec attention cette forme de plus près, on se rend compte qu'elle est imparfaite, elle présente des défauts et est légèrement gauche. Cela implique que cet objet a été fait artisanalement.

Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Sabou_10
Pyramides de Gizeh : histoires de marchands de sable et réalité Schist17

Il n'y a donc pas eu usage de haute technologie pour le réaliser. Il a simplement été taillé avec les même moyens que tous les autres récipients en pierre des premières dynasties.

Certains prétendent que ce serait une hélice juste parce qu'ils y voient une ressemblance. Sauf qu'une hélice sert à transformer un mouvement de rotation en poussée d'un fluide le long de l'axe de rotation. Selon le sens dans lequel on fait tourner une hélice, la poussée va se faire dans un sens ou dans le sens opposé. Or la rotation de la forme du "disque" de Sabou ne génèrerait aucune poussée puisque les "pales" ne sont pas inclinées sur le coté, seulement dans la direction radiale. Leur coté droit est au même niveau que leur coté gauche et elles sont symétriques. Ainsi leur rotation ne déplacera pas un fluide dans l'axe de rotation comme sont censées le faire les pales d'une hélice. L'absence d'utilité aérodynamique avec un quelconque fluide a été vérifié expérimentalement en soufflerie. Un jet d'air dans le plan radial ne met pas cette forme en mouvement de rotation à cause de cette symétrie.

Les ignorants des principes de base de l'aérodynamique et de la mécanique objectent que si au lieu d'envoyer un jet d'air radialement on le projette selon la tangente à ce disque, alors il se met à tourner.
Sauf que c'est le cas pour n'importe quel disque ou forme quelconque à partir du moment où elle est libre de tourner sur un axe.
Un frisbee n'est pas une hélice, on ne peut pas s'en servir à la place des pales inclinées d'un ventilateur pour générer efficacement un flux d'air orienté dans l'axe de rotation, pourtant le frisbee se mettrait lui aussi à tourner si on lui appliquait un jet d'air tangent à la tranche.

Alors que le "disque" de Sabou est présenté dans les articles et vidéos sensationnalistes en quête de buzz comme comme un élément totalement extraordinaire bouleversant les sciences, il est en fait simplement un récipient. Certes c'est un ouvrage d'art de grande qualité pour l'époque car destiné à une personnalité de très haut rang, mais qui n'a rien de plus extraordinaire que cela.


En complément du sujet, n'hésitez pas à regarder l'excellent documentaire nommé "pyramide le grand virage" qui remet les pendules à l'heure :
https://www.youtube.com/watch?v=zZcNVxu59Vc
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https://lumieredureel.forumactif.fr
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