lumière du réel

Ouvrez votre regard, Voyez au delà des voiles du mensonge qui entretiennent des mystères
 
AccueilRechercherS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
SAMSUNG Galaxy A14 5G Noir 64 Go à 98,49€
96.99 €
Voir le deal

 

 Le mythe des ouvertures polaires

Aller en bas 
AuteurMessage
Admin
Admin



Messages : 25
Date d'inscription : 04/09/2011

Le mythe des ouvertures polaires Empty
MessageSujet: Le mythe des ouvertures polaires   Le mythe des ouvertures polaires Icon_minitimeMer 7 Sep - 10:06

Il est important de mettre en lumière la désinformation qui circule où qu'elle soit, y compris dans certains cercles alternatifs.
Malheureusement les cercles alternatifs sont souvent autant gangrénés d'incompétence et de manque de sérieux que les médias officiels qui répètent les mensonges des paroles gouvernementales ou d'agences d'influence sans véritable vérification.

Certains sujets pourtant clairement mensongers se transmettent comme un virus sur internet car font le buzz. Et les sites internets alternatifs ou chaînes vidéos alternatives n'échappent pas à cette soif du buzz facile prêt à l'emploi tel un plat cuisiné industriel tout fait qu'il suffit de réchauffer au micro-ondes. Provenant souvent des même sites douteux, les sujets frauduleux sont aussitôt copiés-collés de site en site, la plupart du temps sans aucun filtre.

Pour ce qui est du mythe des ouvertures polaires, l'intoxication remonte à bien plus loin qu'internet, du temps où la science occidentale n'avait pas exploré les pôles et où certaines théories sur l'intérieur de la terre et sa structure fleurissaient plus de l'imagination que de données et règles scientifiques qui à l'époque étaient largement lacunaires.


Rares sont ceux qui analysent réellement (de manière sérieuse et avec compétence) les éléments qui constituent le sujet.

Ce mythe aujourd'hui fonde sa croyance sur plusieurs éléments.
Dans ces éléments, il y a ceux qui ne sont que des histoires juxtaposées et dont la diversité constituerait une crédibilité, et d'autre part il y a des éléments visuels ou factuels.

Je ne vais pas étudier ici les histoires, qui sont soit des histoires d'Agartha, venant des fictions utopistes du 19ème siècle, repris ensuite et mélangés à de pseudo-courants spirituels à la mode tibétaine, soit des témoignages tel que celui de l'amiral Byrd, abondemment utilisé mais visiblement inventé...
plus de détails en CLIQUANT ICI:
ou d'autres, qui peuvent paraître crédibles au premier abord pour un esprit extrêmement ouvert mais pour lesquels nous n'avons pas la compétence d'historiens pour juger et établir leur véracité et surtout de leur bonne interprétation.
Nous ne pouvons pas avoir la certitude que les personnes qui rapportent des choses ne se sont pas laissées abusées d'une manière ou d'une autre.
Ces histoires ne peuvent donc au mieux que constituer un indice, mais pas une preuve.

En revanche les éléments visuels ou factuels eux sont des éléments qui si ils sont vérifiés et avérés sont alors des éléments solides qui rendent compte d'une réalité.
Il importe donc de ne pas se laisser émouvoir par un récit exotique mais d'analyser la réalité des choses.

Je vais donc démontrer en quoi les ouvertures polaires sont un simple mythe qui ne correspondent pas à la réalité.


J'aimerais commencer par quelques images en particulier que certains internautes prennent pour des preuves et qui montrent surtout que la recherche qui s'imposait pour vérifier et ne coûtait rien n'a pas été faite, voire carrément l'absence d'analyse tout court de l'image malgré certaines évidences.
J'espère ainsi que la démonstration mettra un terme à leur utilisation abusive et trompeuse.

Le mythe des ouvertures polaires 282830ApolloXInb
Je vais aussi faire une exception avec cette première image qui est un bon exemple d'enrobage de désinformation dans un petit récit alléchant, et qui en fera réfléchir plus d'un quand à la confiance que l'on peut placer dans les histoires pour lesquelles on a pas de source réputée sérieuse.

En effet cette image, présente sur les sites "ascension planétaire" et "ère nouvelle"
https://web.archive.org/web/20160317051025/http://www.ascensionplanetaire.com/terre%20creuse/terrecreuseNasa.htm
http://pointdereference.free.fr/m/www.erenouvelle.com/DOSSAG-4.HTM
est accompagnée du texte suivant :

"De nombreux documents photos ramenés par les astronautes américains des missions Apollo successives, sont aujourd’hui classifiés Top Secret. Or, ces documents ne concernent pas uniquement la Lune. Certains concernent les pôles de la Terre. Voici par exemple une photo prise par l’équipage d’Apollo XI en juillet 1969, et qui est miraculeusement passée au travers des mailles des filets de la censure de l’administration américaine." [...] "Cette photo en apparence « anodine », révèle cependant la présence d’un trou noir à proximité du pôle nord. Ce trou noir semble absorber les nuages vers l’intérieur de la Terre."

Or, si il s'agit bien d'un cliché d'Apollo XI de juillet 1969, il n'a rien de secret.
Car encore aujourd'hui il est public, d'une qualité autrement meilleure que l'image dans les articles d'ouvertures polaires, et est en plus en couleurs.

Jugez plutôt :
Le mythe des ouvertures polaires 974160apolloXIrduitpar4
L'image source est téléchargeable en TIFF sur la page : http://archive.org/details/AS11-36-5355
alternative jpeg : http://www.hq.nasa.gov/office/pao/History/alsj/a11/AS11-36-5355HR.jpg

Ceux qui ont le premier numéro de la revue l'écologiste (automne 2000, dossier cancer) pourront aussi constater que l'image est sur la quatrième de couverture. (cliquez sur l'image pour agrandir)
Le mythe des ouvertures polaires Mini_511498quatriemecouverturelecologiste

Cette photo a aussi été diffusée dans le numéro d'août 1969 de Paris-Match :
https://www.parismatch.com/Actu/Medias/GRATUIT-Un-numero-de-legende-de-MATCH-sur-iPad-160205

La différence de qualité est telle que l'on se rend compte que l'image en noir et blanc ne permettait pas de distinguer quoi que ce soit et donc empêchait de juger par soi même de la réalité.
Il est presque difficile de croire qu'il s'agit bien du même cliché, mais la superposition des images ne laisse plus de doute.
J'ai donc réalisé un gif animé pour que vous puissiez constater de vos propres yeux (il est possible que vous ayez à attendre le chargement de l'animation) :
Le mythe des ouvertures polaires 919637AnimApolloXI

Et lorsque les continents avec cette image deviennent visibles, on remarque alors que ce qui d'après l'histoire est sensé être un gigantesque trou polaire se trouve en fait en plein sur les terres de la Russie...

Pourtant l'article qui accompagne prétend que "Les calculs effectués à partir de l’échelle de la photo aboutissent grosso modo à un diamètre du trou d’environ 900 à 950 Km, soit une circonférence de 2900 à 3000 mètres. Si ce trou correspondait à une ouverture dans la calotte polaire, elle serait située à environ 86° de latitude Nord. Or on sait que des rapports d’explorateurs, dont les conclusions sont restées secrètes (celles de l’Amiral Byrd  notamment) mentionnaient un trou de 716 Km, pour une circonférence de 2250 Km, et une ouverture dans la calotte polaire à partir de 86,8° de latitude Nord. Cette photo semble donc confirmer à peu de chose près les conclusions du livre de R. Bernard, '' the hollow Earth '' paru bien avant la première mission Apollo."

La réalité est que ces soit disant calculs ne sont en aucun rapport avec l'image étant donné qu'avec les images de meilleure qualité, on peut estimer que le centre de ce trou est situé à environ 62 degrés de latitude... bien loin du pôle Nord et des 86° de latitude annoncés. M'enfin inutile de calculer la latitude d'une position pour constater que ce qui est visible sur l'image n'est qu'un phénomène météorologique qui se produisait au niveau de la Russie et non du pôle Nord.
Cependant il faut noter que cet article est copié-collé de partout, et que quelques illustrations sont parfois allègrement remplacées par d'autres selon les sites, la présentation de cet article est donc assez polymorphe ... mais toujours aussi peu sérieuse.

Vous saurez maintenant à quoi vous en tenir quand on vous présentera des calculs qui prouvent que... et donnent une illusion de sérieux aux éléments présentés.

A noter pour l'occasion que l'image du cliché en question fait partie de celles que l'on a officiellement envoyé pour informer de notre culture et de notre lieu de vie à d'hypothétiques extraterrestres qui auraient l'idée saugrenue de récupérer les poubelles qu'on leur a envoyé sous la mission voyager :
image sur la page officielle : http://voyager.jpl.nasa.gov/spacecraft/scenes.html
cliquer sur "Earth, NASA"
(http://voyager.jpl.nasa.gov/spacecraft/images/image012.gif)

Pour finir avec l'article de désinformation, celui-ci continue ainsi : "Signaux radio du centre de la Terre reçus par la NASA :
Le très sérieux journal canadien ''Weekly World News'' a publié le 14 février 1995 un article qui prouve à nouveau la théorie de la Terre creuse. Voici le titre de cet article : « Cap Canaveral, Floride - La NASA reçoit des signaux radio qui viennent de l'intérieur de la Terre. Des experts pensent que ces signaux sont émis par une forme de vie intelligente et très développée ! »
"

Il faut préciser pour ceux qui ne le sauraient pas que cela est une très mauvaise blague que hélas beaucoup prennent au sérieux, puisque le Weekly World News est tout sauf un journal "très sérieux".
Il s'agit d'un tabloïd qui monte souvent des articles de toute pièce et est davantage destiné pour ses lecteurs à la détente et l'humour qu'autre chose.
Voici le journal du 14 février 1995, l'article qui nous concerne est en page 4 :
http://books.google.fr/books?id=AfIDAAAAMBAJ&printsec=frontcover

Cela étant dit, passons maintenant sans trop s'attarder, aux éléments visuels suivants, sensés montrer la présence de trous gigantesques aux pôles.


Cette fois il s'agit d'Apollo XVI, le 16 avril 1972
Certains ont cru que ce phénomène climatique se situait au Nord de l'Alaska, alors qu'en réalité il se trouvait à l'Ouest, dans la mer de Behring. Le pôle géographique Nord est ici indiqué par un point blanc.
Outre le fait de révéler l'incompétence totale de ceux qui l'utilisent, cette photo est une preuve qui se retourne contre le mythe puisqu'elle permet de constater qu'il n'y a aucune dépression aux alentours du pôle Nord.

Le mythe des ouvertures polaires 957147ANIMapolloXVI
Le mythe des ouvertures polaires 787648ANIMapolloXVIbehring
image d'origine : http://eol.jsc.nasa.gov/sseop/images/ISD/highres/AS16/AS16-118-18885_2.JPG

On retrouve sur différents sites, notamment sur la page http://www.artivision.fr/docs/Byrd.html
d'autres images où cette fois ce sont les glaces du groenland qui sont prises pour un "vortex aspiratoire", une hypothétique preuve d'une ouverture polaire.
C'est le cas avec la photographie du satellite ATS-3 du 10 Novembre 1967 :
Le mythe des ouvertures polaires 235140ANIMATS3
sources : http://library.ssec.wisc.edu/spinscan/images/1024cc/ATSIII_10NOV67_153107.jpg
http://library.ssec.wisc.edu/spinscan/images/1024/ATSIII_10NOV67_153107.jpg
autre source : (http://goes.gsfc.nasa.gov/pub/goes/ats_colorearth.jpg)

Ici encore une photo de l'ATS-3, datant du 9 novembre 1969.
Le mythe des ouvertures polaires 296816ats32Anime
l'image utilisée pour l'animation provient de la page : http://www.hohle-erde.de/body_galerie.html

(Il est intéressant de voir à l'occasion comment les bordures des terres influencent la présence des nuages et laissent dans le ciel partiellement couvert la trace des cotes.)


Les images que nous venons de voir sont largement diffusées à tort comme preuves par bon nombre de sites traitant du sujet.
On voit aussi régulièrement une image de synthèse du pôle postée ci-dessous, avec une très large ouverture illuminée de l'intérieur.
Il ne s'agit évidemment pas d'une photo puisqu'on n'y voit strictement aucun nuage, chose impossible à constater si vous regardez les vraies images satellites.
Le mythe des ouvertures polaires 162200Zeitenschriftdominiquedreyer
En réalité cette illustration est une image artificielle réalisée par Dominique Dreyer et elle a fait la première couverture du magazine Zeitenschrift en novembre 1993
source :
http://www.zeitenschrift.com/heft/zeitenschrift-1
La preuve avec la légende de l'image dans la revue :
https://www.yumpu.com/de/document/read/23852303/die-erde-ist-hohl
https://web.archive.org/web/20160315033448/http://www.kirpalsangat.com/docs/Die%20Erde%20ist%20hohl.pdf

Hélas, les images virtuelles et simulations sont parfois prises par des internautes peu vigilants pour des documents véritables et secrets.
Ainsi une vidéo postée en juillet 2008 sur le compte youtube kevmc34 (Kev Connolly) a été reprise par des personnes qui croyaient y voir une vidéo véritable d'une ouverture polaire.
En fait, c'était une illustration de ce qui était redouté par une certaine frange de la population, concernant les expériences menées au LHC du CERN et une hypothétique formation de trou noir qui aspirerait la terre.
Le mythe des ouvertures polaires 905928videokevmc34simulationt
Les vidéos en question :
https://www.youtube.com/watch?v=Dua07C30ck0
https://www.youtube.com/watch?v=TJwkZ6scF_k

Le site qui en avait fait la rediffusion s'est excusé de s'être trompé, il présente ici ses échanges avec le créateur et confirment l'erreur :
http://www.erks.org/videoaperturapolar.html


Pour continuer dans l'amateurisme avant de passer à des exemples plus sérieux, on peut lire l'étonnement d'internautes utilisant google earth ou nasa world wind, constater des choses bizarres aux pôles.
Si on suit cette logique, cela voudrait dire que les images satellites davantage réservées à un usage restreint, donc que peu de personnes verraient, sont consciencieusement truquées tandis que les images destinées au grand public elles, le seraient à peine.
Cela est un non sens.
Ce qu'il faut comprendre avec des outils comme google earth ou nasa world wind, c'est que les images visibles du globe sont une reconstitution et non une représentation toujours fidèle, de la réalité.

Si par exemple l'on constate un trou au pôle dans l'image radar, ce n'est pas parce qu'il y a un trou physique, mais parce que la couverture radar de la zone n'est pas complète.
Ainsi lorsqu'il n'y a pas de couverture satellitaire du pôle, soit on voit des trous, soit ces trous sont comblés par un moyen ou un autre.
La méthode de projection des images également aura tendance sur nasa world wind notamment à étirer la reconstitution  des nuages de la zone visible vers le centre du pôle.
Le mythe des ouvertures polaires 552430NASAWORLDWIDENorthPoleR
L'impression que certains ont sur ces logiciels, de voir les nuages être aspirés vers le pôle n'est donc pas fidèle à la réalité et cela est compréhensible puisque ces logiciels ne sont pas fait pour étudier les pôles.
Si c'était le cas ils devraient passer par d'autres satellites, donc dépenser de l'argent pour des données qui ne concernent personne puisque vous vous fichez de savoir si il pleut au pôle étant donné que vous n'y habitez pas.

Cela dit, comme nous l'avons vu plus haut, certaines photos satellites qui elles rendent fidèlement compte d'une réalité,  peuvent donner cette impression de trou dans les nuages ou de vortex du fait de phénomènes météorologiques courants, et cela sans la moindre présence d'ouverture dans la croute terrestre.


Nous avons vu des images tout à fait banales, pour lesquelles l'erreur était qu'aucune recherche basique n'avait été menée.
Mais il y a aussi des cas comme on vient de le voir où la confusion entre une représentation imagée d'une réalité et la réalité elle même amène parfois des personnes à se méprendre sur la nature de ce qu'ils observent.
C'est une erreur d'attribuer une quelconque réalité en dehors de l'image à un artéfact sans connaître le processus de réalisation de l'image.

C'est le cas sur les documents visuels qu'Anton Parks utilise comme illustrations et preuves dans un de ses articles sur la terre creuse.
Il y a des raisons pour lesquelles les pôles n'y sont pas visibles ou présentent un trou.

Nous avons là des images qui montrent les pôles, mais ces images sont obtenues par juxtaposition de nombreux clichés tout au long d'une journée.
En effet techniquement la couverture de la surface du globe par un satellite à orbite basse est faible.
C'est le cas pour ces satellites héliosynchrones à orbite quasi-polaire (ils ne passent pas réellement au dessus du pôle mais à proximité).
Vous pouvez voir l'orbite qu'ont les satellites ESSA-3 et ESSA-5 ici :
http://www.n2yo.com/?s=2435
http://www.n2yo.com/?s=3345

De plus, un seul cliché à un moment donné ne permettrait de voir que le coté ensoleillé du globe.
Les multiples contraintes imposent donc une orbite basse avec un champs de vision réduit, mais qui en reconstruisant une image composite à partir de toutes celles réalisées, permet d'avoir une vue d'ensemble.
Cela reste néanmoins une représentation, un amalgame de fragments représentatifs de portions de réalités à différents moments, et non un cliché d'une réalité cohérente.
Cela n'a donc rien à voir avec une photo unique que l'on prendrait à la verticale d'un des pôles.

  Celle-ci a été réalisée à partir des images de 13 passages du satellite ESSA-3 le 23 avril 1967 :
Le mythe des ouvertures polaires 127697ESSA323avril1967
Source page 71 (attention doc PDF de 621 Mo) :
ftp://ftp.library.noaa.gov/docs.lib/htdocs/rescue/TIROS/QC8795C381968ESSA3-ESSA5pt1.pdf
Ce PDF vous donnera l'ensemble des images prises par ESSA-3 du 1er avril au 31 mai 1967 et ESSA-5 du 1er au 30 juin 1967.
Les clichés des autres dates peuvent aussi être téléchargés, il faut pour cela se référer au document suivant :
ftp://ftp.library.noaa.gov/docs.lib/htdocs/rescue/Bibliographies/TIROSbib.pdf
attention : les ressources ont été déplacées à une autre adresse.
cliquez ici:

Ainsi vous pourrez comprendre qu'il ne s'agit pas de censure volontaire mais de difficultés et impossibilités techniques.

Le trou central n'est pas un caviardage de ce qui aurait été visible mais une absence pour des raisons techniques de prises de vues, puisque l'image est une mosaïque de photos de petites zones.
J'ignore la raison exacte pour laquelle les zones dans l'obscurité totale ne sont pas scannées par le satellite, ou si elles le sont mais n'ont pas été transmises ou fusionnées avec les autres.
En même temps ce serait un gaspillage de l'énergie du satellite puisqu'il ne transmettrait que du noir.
Quoiqu'il en soit, plus on se rapproche de l'été et plus la zone couverte se rapproche du pôle, jusqu'au moment ou il n'y a plus de zone non couverte.
C'est donc complètement lié aux saisons et donc aux conditions de luminosité.
La preuve avec cette image trois semaines plus tard, du 15 mai 1967 prise par ESSA-3, qu'ils ne vous montrent pas :
Le mythe des ouvertures polaires 852608ESSA315mai1967BDanime
A ce moment là le pôle est encore légèrement plus obscur malgré le traitement de l'image.
Comme on peut le voir, lorsque la saison le permet, l'intégralité du pôle est parfaitement visible et ne laisse présager d'aucune cavité.

L'article d'Anton Parks a donc tort de laisser croire que les images du pôle venant de ces données satellites sont systématiquement caviardées.

J'en profite pour montrer où sont situés les continents, de sorte que l'on puisse comprendre que si l'ouverture était aussi énorme que ce que l'on voyait dans les images suivantes, de nombreuses terres n'existeraient tout simplement pas.

  A partir des images du satellite ESSA-3, le 6 janvier 1967 :
Le mythe des ouvertures polaires 676868ESSA36janvier1967poleNBD
source (attention document PDF de 601 Mo) : ftp://ftp.library.noaa.gov/docs.lib/htdocs/rescue/TIROS/QC8795C381967ESSA3pt2.pdf
L'étendue de cette immense zone sombre est le fait de l'hiver au pôle Nord et des conditions de luminosité qui en découlent.
D'ailleurs ce que les écrivains et conférenciers sur la terre creuse et ouvertures polaires ont oublié de vous montrer, c'est ce qu'on voyait le même jour sur la même image mais coté Sud, où pour le coup on est en plein milieu de l'été :
Le mythe des ouvertures polaires 462160ESSA36janvier1967poleSBD
En effet il y a 13 passages successifs du satellite entre le Nord et le Sud pour chaque image, mais ne sont utilisés que la partie concernée pour composer l'image de l'hémisphère Nord et l'autre partie pour l'hémisphère Sud.
Il s'agit donc des mêmes séries de photos qui ont servi à composer ces images pour les deux pôles.
Évidemment ils ne vous montrent toujours que le coté qui les arrange...

Ou alors, comme Anton Parks ils prétendent que ce sont des images retouchées.

Anton Parks ne semble pas se rendre compte que l'image qu'il dénigre ainsi n'est pas comme il l'écrit :
" une image traditionnelle du pôle Nord, avec des nuages au-dessus " mais une image du pôle Sud...
ce qui explique que l'image qu'il met en face et qui présente une zone noire au centre n'a pas le même aspect puisque ce ne sont pas les mêmes hémisphères.
D'un coté c'est l'hiver et de l'autre l'été.

Dans le cercle polaire l'hiver comme on le sait, le soleil ne se lève jamais, c'est une nuit éternelle.
Bien sûr c'est l'inverse l'été, il ne se couche jamais, c'est d'ailleurs ce qui a dû inspirer les histoires de soleil fixe et de soleil intérieur de la part de ceux qui s'y sont aventurés et ne comprenaient pas le phénomène.
Mais un soleil qui ne se couche jamais ne signifie pas qu'il y fait un temps agréable avec une végétation luxuriante.

Bref, revenons-en aux explications des illustrations.
Ce qui est le comble de l'ironie, c'est que les deux images en question qu'Anton Parks met en parallèle et que je vous partage dessous en meilleure qualité, sont les deux faces d'une même pièce...
Car il s'agit des images du globe le même jour, l'une coté Nord et l'autre coté Sud, toutes deux réalisées avec de différentes parties des mêmes photos satellites comme je viens de l'expliquer.

Ici l'hémisphère Sud, à partir des images du satellite Essa-7 le 23 novembre 1968 :
Le mythe des ouvertures polaires 512681ESSA723novembre1968poleSudBDanime
Avec cette animation vous constatez que les continents visibles sont l'Amérique du Sud en haut, l'Afrique à droite et l'Australie avec l'Asie du Sud en bas. Ce qui prouve qu'il s'agit bien de l'hémisphère Sud.

Ci-dessous la même chose mais hémisphère Nord
Le mythe des ouvertures polaires 336743ESSA723novembre1968poleNordBD
source page 133 (Attention doc PDF de 640 Mo) : ftp://ftp.library.noaa.gov/docs.lib/htdocs/rescue/TIROS/QC8795C381965TIROS7pt2.pdf

Donc sur celle-ci, c'est l'hémisphère Nord et novembre n'est pas la date idéale pour voir le pôle. La baisse de luminosité est néanmoins compensée par un dégradé.
On remarque en effet une augmentation de la luminosité au fur et à mesure qu'on se rapproche du centre, mais vient un moment où il ne sert à rien de l'augmenter puisqu'au delà il n'y a pas eu de données transmise par le satellite (ou pas utilisables).
Cela donne donc l'impression d'une couronne lumineuse, qui ne reflète pas la réalité mais vient du traitement de l'image pour compenser l'atténuation de luminosité.
On peut voir sur ces images les contours des continents rajoutés à l'image.
Ils sont d'origine sur le document dont j'ai tiré l'image.
Avec ces contours, on peut remarquer en particulier que les 4/5 du Groenland et une bonne partie du Nunavut sont situés dans la partie inférieure du disque central manquant.

En commentaire à cette image, l'article d'Anton Parks affirme : " l'US Environmental Science Service Administration n'a pas essayé de discréditer son authenticité. Par contre, il a été précisé que parmi les 39953 clichés de l'ESSA-7, celui-ci serait le seul à montrer cette "anomalie". "
En vérité cela est complètement faux... toutes les images de ce pôle prises dans cette période là ont cette apparence là, vous pouvez vérifier en téléchargeant le PDF indiqué au dessus.
Il est possible que ça aie été la première image diffusée pour le grand public montrant cette zone noire circulaire, mais ce qui est annoncé dans l'article tel que c'est présenté n'est pas vrai.

  Ici une succession d'autres images composites à différentes époques de l'année, montrant le changement de luminosité selon la saison.
Le mythe des ouvertures polaires 438593ESSA7janvierjuin1968
Sur le site d'Anton Parks : (http://www.antonparks.com/main.php?page=mondes_creux_2)
il est prétendu qu'il s'agit d'images réalisées avec les photos du satellite ATS-3 en 1973.

Or il est impossible que ce soit le cas, car l'ATS-3 est un satellite géostationnaire.
Il est donc toujours positionné au dessus du même point équatorial, à observer toujours la même vue.
Nous avons d'ailleurs pu voir l'une de ses photos plus haut.
Il s'agit certainement d'une simple confusion de l'auteur mais il est important de corriger ces erreurs pour faciliter le travail de vérification des lecteurs.

D'après mon analyse, ce n'est pas le pôle Nord mais le pôle Sud (ce qui se voit de par les masses nuageuses influencées par les continents).
Pour la date et le satellite à l'origine, tout me porte à croire qu'il s'agit d'un satellite ESSA, plutôt en 1968-1969 vu qu'on y retrouve à l'identique la disposition des diverses indications de latitude 60S, 30S et en périphérie les longitudes. Néanmoins à l'heure actuelle je n'ai pu retrouver ces images parmi les catalogues de la série des ESSA que j'ai pu consulter.

Anton Parks a bien relevé l'incohérence des saisons affichées vis-à-vis de ce que devrait être l'éclairage de l'hémisphère Nord, sans pour autant comprendre que ce ne sont pas les étiquettes de dates qui sont erronées comme il l'écrit mais qu'il s'agit simplement de l'autre hémisphère.

Ici on voit la correspondance des masses nuageuses et des continents sur l'hémisphère Sud :
Le mythe des ouvertures polaires 699426luminosithmisphreSud


Concernant cette fois les illustrations produites grâce au satellite ERS-1 en 1992, il ne s'agit pas de photos mais de données d'altimétries de l'Antarctique.
Le mythe des ouvertures polaires 347387ERS11992A
Anton Parks note :
" Ce qui est également étrange sur les images de l’ERS‚ c’est effectivement‚ comme l’a souligné le magazine français‚ le relief de l’Antarctique. L’ensemble du continent est sévèrement abrupt. Il y va de même pour la cavité‚ surtout sur son côté nord (les fameuses chaînes montagneuses). Nous ne savons pas du tout s’il faut prendre les images telles quelles‚ car n’oublions pas qu’elles ont été traitées informatiquement. On a l’impression de voir une image hyper condensée de l’Antarctique. "

Or, n'importe quelle personne qui connaît un peu la représentation des reliefs, sait que ceux-ci sont habituellement multipliés par un certain facteur pour l'accentuer et rendre sa topographie clairement visible.
Sur google earth par exemple il est possible de changer le facteur d'élévation de 0.5 à 3 (ce qui reste extrêmement peu).
Réglé sur 1 c'est réaliste dans les proportions, mais le relief n'est pas discernable lorsqu'on est à l'échelle d'un continent.

Ainsi, il est tout à fait normal que ces images de l'altimétrie de l'Antarctique aient leur échelle verticale nettement plus grande que l'échelle horizontale d'un facteur 100 par exemple.
Le mythe des ouvertures polaires 651801ERS11992B

Il continue ainsi :
" En janvier 2006‚ le scientifique Gerry Zeitlin‚ à qui nous devons le magnifique dossier sur l’ouvrage "Le Secret des Etoiles Sombres" (voir lien sur page d’accueil)‚ nous a contacté pour nous faire connaître son avis sur cette étrange cavité. Il est important pour nous de vous le transmettre : "Les images produites par l’ERS-1 présentent les reliefs de la plaque de glace de l’Antarctique jusqu’à -81.5 degrés de latitude sud. La présence de ce trou abrupte résulterait simplement de la limite des données exécutées par l’ERS-1".  "

Voilà donc l'explication de ce trou circulaire au centre... et si ces données n'ont pas été exécutées au niveau du trou, c'est simplement à cause d'une impossibilité technique et non une volonté particulière.

Il faut savoir que le satellite ERS-1 a une orbite héliosynchrone de 98,5° d'inclinaison et à une altitude moyenne de 780 km, ce qui est deux fois plus bas que les satellites ESSA 3 et 5 vus précédemment.
Cela lui donne une meilleure résolution pour les données mais diminue la surface potentiellement visible depuis le satellite.
Mais le problème n'est pas là car si les instruments pouvaient prendre des données de biais à 48° de sa verticale, ils pourraient atteindre le centre du pôle.
Le mythe des ouvertures polaires 658340ERS11992C

Seulement " L'altimètre émet un écho radar à la verticale du satellite, puis reçoit en retour l'écho réfléchi "
Ce détail est donné par le site : http://www.aviso.oceanobs.com/fr/missions/missions-passees/ers-1/instruments/altimetre-ra.html
Cela signifie que le satellite ne peut mesurer avec cet appareil que les objets directement à sa verticale.
Il ne peut donc pas avoir de mesure d'altimétrie au delà de sa latitude maximale.
Or l'inclinaison de son plan orbital était 98,5° cela veut dire que la latitude maximale survolée est 180 - 98,5 = 81,5°

Cela correspond bien à la délimitation de ce trou de données et confirme les explications du scientifique Gerry Zeitlin.
Ce satellite n'ayant pas été conçu pour étudier le centre du pôle mais la dynamique des glaces aux zones périphériques, cela est compréhensible.
Le site suivant discerne les différentes missions qui ont été attribuées au satellite :
http://www.aviso.oceanobs.com/fr/missions/missions-passees/ers-1/index.html

En bref, Anton Parks tire des conclusions un peu hâtives des éléments qu'il présente, sans maîtriser suffisamment les domaines concernés pour savoir réellement de quoi il parle.
Cela dit il n'est pas le seul, et lui au moins ne prend pas le Groenland pour une ouverture polaire.
Comme nous l'avons vu au début, les éléments présentés dans la plupart des articles internet, montrent généralement l'incompétence totale de ceux qui les mettent en avant.

L'article d'Anton Parks continue sur quelques autres pseudo analyses.


Une des quelques images également très utilisée dans la théorie des ouvertures polaires est cette photo de la terre, prise à bord de la station spatiale par un astronaute au Hasselblad lors de la mission STS-75 :
Le mythe des ouvertures polaires 307891STS075760D
Image courtesy of the Image Science & Analysis Laboratory, NASA Johnson Space Center. (http://eol.jsc.nasa.gov)
source : http://earth.jsc.nasa.gov/scripts/sseop/photo.pl?mission=STS075&roll=760&frame=D

Cette photo a les références STS075-760-D donc si j'en juge par sa classification et les dates des clichés qui l'entourent, il est fort probable qu'elle ait été prise entre le 8 et le 9 mars 1996.
D'après certains elle montrerait une dépression qui serait le fameux trou polaire. Sauf que rien ne permet d'identifier cette photo comme étant une prise de vue d'un des pôles. On ne distingue que des nuages et le reflet de la main de l'astronaute qui tient l'appareil.

Qui plus est, pour une ouverture polaire elle n'a pas tellement l'air d'être éclairée de l'intérieur par le soit disant soleil intérieur...
Au passage Anton Parks se contredit complètement en mettant cette illustration d'une zone sombre à coté d'un paragraphe qui souligne le fait que s'échapperaient des ouvertures polaires " la lumière et la chaleur d'un soleil intérieur " au point que cette lumière soit parfaitement visible de l'espace et soit en fait l'origine de la lumière des aurores polaires.
Il faudra qu'il nous explique dans ce cas pourquoi cette lumière ne serait pas constante et fixe ou au moins cyclique et prévisible ?
Il faudrait aussi qu'il explique pourquoi les épisodes d'éruptions solaires déclenchent des aurores polaires... bref qu'il prouve que la théorie scientifique est fausse quand bien même tout la confirme.

Si sous l'illustration dans l'article d'Anton Parks il est écrit " Photographie prise au-dessus du pôle nord de la Terre ", je dois contredire l'information de cette légende erronée (qui n'est pas la première de l'article).

Car en fait, après avoir cherché en vain dans les bases de données des renseignements sur la localisation, j'ai fini en scrutant les régions du globe par retrouver ce lieu.
Grâce aux détails discernables sur le cliché STS75 760 F pris à un moment proche et orienté sur le même lieu comme l'indiquent les nuages, j'ai pu établir avec certitude que ce que l'on voit n'est pas la mer et encore moins un pôle mais la Nouvelle-Galles du Sud en Australie. La forêt de Pilliga est ici au centre de ce cliché jumeau et la vue regarde vers le Sud.
Le mythe des ouvertures polaires 712672STS757600FNewSouthWales
source de l'image d'origine : https://web.archive.org/web/20160423174727/http://earth.jsc.nasa.gov/SearchPhotos/photo.pl?mission=STS075&roll=760&frame=F
Autre source (meilleure qualité et haute résolution) : https://cdn10.picryl.com/photo/2011/07/21/sts075-760-000f-sts-075-color-infrared-earth-observations-taken-during-sts-34c0aa-1024.jpg

Troisième photo semblable : https://www.hostingpics.net/viewer.php?id=537843STS075760E.jpg
source : https://web.archive.org/web/20160423050300/http://earth.jsc.nasa.gov/SearchPhotos/photo.pl?mission=STS075&roll=760&frame=E
Autre source (meilleure qualité et haute résolution) : https://cdn10.picryl.com/photo/2011/07/21/sts075-760-000e-sts-075-color-infrared-earth-observations-taken-during-sts-f6b741-1024.jpg

Ce qui a été hâtivement pris pour une dépression et est visible sur l'animation dans la partie droite en orange n'est donc qu'une zone plus foncée du fait de la végétation. Cela correspond à la biorégion de Cobar Peneplain (latitude -31° ; longitude 146°)
(Anton Parks a depuis retiré ce cliché de son article, reconnaissant la méprise qui venait en l’occurrence de Roch Saüquère)

On peut également retrouver la première image en bien meilleure qualité et définition :
https://cdn10.picryl.com/photo/2011/07/21/sts075-760-000d-sts-075-color-infrared-earth-observations-taken-during-sts-70e897-1024.jpg
Et faire la superposition des deux qualités d'image et de la vue google earth :
Le mythe des ouvertures polaires Sts-7511

De toute manière l'inclinaison de l'orbite de la navette pour cette mission était très restreinte puisque seulement de 28°.
Quand à la station spatiale internationale l'inclinaison de son orbite est de 51°.
Cela est donc encore bien loin des pôles, et ne permet pas de les observer, ceux-ci se trouvant au delà de son horizon visible, bien plus restreint ici que la plupart des satellites.
La cause en est sa faible altitude variant entre 330 et 410 km, ce qui est vraiment une orbite basse.


Mais l'altitude ne fait pas tout, même les satellites géostationnaires, malgré leur éloignement et donc leur très vaste champs de vision de la terre, ne permettent pas de voir les pôles parce qu'ils restent au dessus de l'équateur.
En effet l'horizon de la partie du globe qu'ils voient ne couvre que théoriquement jusqu'au 81° de latitude.
Sauf qu'à cet horizon là on ne peut rien distinguer du fait de l'angle de vue, ainsi la partie véritablement visible est plus réduite. (http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fb/Geoausleuchturp.png)
Voilà pourquoi avec ces satellites on ne voit qu'une partie du Groenland.


A coté de toutes les erreurs d'interprétation des documents et interprétations hasardeuses, il y a une réalité.
Cette réalité, nous en avons des aperçus ou des éléments crédibles venant de très nombreuses sources différentes et elles sérieuses, pas seulement militaires mais aussi et surtout civiles, ce qui exclue l'argument de manipulation et de retouche des éléments.
Il y a des images des pôles, et des prises de vues quotidiennes de ces zones venant de divers satellites.
Il est évident que la dynamique des vents ne serait pas celle qu'elle est si il y avait ces gigantesques ouvertures aux pôles. Donc au vu des trop nombreux domaines qui seraient concernés par le très large impact que cela aurait sur eux, il n'est simplement pas possible qu'il y ait des trous faisant plusieurs centaines de kilomètres de diamètre.

Ce n'est pas pour rien si la grande majorité des images utilisées par le mythe des ouvertures polaires géantes datent des débuts des technologies et connaissances encore lacunaires sur ces zones inhospitalières de notre environnement.


De même pour le mythe de la terre creuse, il est démontré scientifiquement par la propagation des ondes sismiques qu'il ne peut y avoir de l'air, seulement des matières solides plus ou moins plastiques ("déformables") et visqueuses, dans ce qui constitue le manteau de la terre, avec en son centre le noyau dont la partie périphérique est liquide tandis que la partie interne est solide.

En effet la vitesse de propagation d'une onde dépend de la densité de la matière dans laquelle elle se propage.
La vitesse des ondes de compression notées P est de 330 m/s dans l'air, 1450 m/s dans l'eau et aux environs de 5000 m/s dans le granite.
Mais si l'intérieur de la terre contenait de l'air, cela ne ferait pas juste changer la vitesse de propagation. L'onde disparaîtrait tout simplement en étant très rapidement absorbée, elle ne pourrait pas se propager au travers. Ainsi les ondes faisant trembler la terre ne se transmettraient pas jusqu'au coté opposé du globe, il n'y aurait qu'une propagation en dehors de la zone creuse.
Or les études montrent que dans la propagation des ondes, il y a un zone circulaire à l'opposé du globe qui constitue une zone d'ombre pour les ondes P, mais avec au delà à l'intérieur de ce cercle, de nouveau de puissantes ondes P, et l'absence d'ondes S directes qui elles par leur nature ne peuvent se propager dans les liquides.
Le mythe des ouvertures polaires 871587yzonedombredesondessismiques

Ceci indique que ces ondes P perçues de l'autre coté de la planètes n'ont pas eu la même trajectoire que les autres ondes P et qu'il y a une différence dans le milieu traversé provoquant cette rupture. Du fait que seules les ondes de type P se retrouvent au delà de la zone d'ombre et pas les ondes S directes, cela indique que cet autre milieu traversé par les ondes P directes qui arrivent de l'autre coté du globe est au moins pour partie liquide.

ci-dessous en moins schématique avec la correspondance des sismogrammes :
Le mythe des ouvertures polaires Propag10
tiré du site : https://www.iris.edu/hq/inclass/fact-sheet/exploring_earth_using_seismology

Ce qui est très intéressant ici c'est qu'au delà de la zone d'ombre, les ondes PKP (le K désignant une onde P ayant traversé le noyau), atteignent les différents sismographes presque en même temps. Il y a très peu de délai entre elles. Et c'est normal puisque cette section de la courbure de la terre fait presque face au foyer du séisme. Tous ces points ont par conséquent une distance par rapport au foyer qui est à peu de choses près la même. On en arrive à l'élément crucial qui invalide la théorie de la terre creuse : Dans un modèle de terre creuse, les ondes ne peuvent pas passer par le noyau puisqu'il n'existe pas. Les ondes font donc un détour par un point par rapport auquel les points d'arrivée ne sont plus à une distance semblable.

Démonstration :
Je retrace ci-dessous en violet les parcours des ondes (sur la base de l'image précédente) pour mesurer précisément les distances parcourues par celles-ci. Et je fais la même chose avec le parcours imposé par le modèle de terre creuse (ici en rouge). La lettre A désignera ici le foyer du séisme, la lettre B le point de détour dans le modèle de terre creuse, la lettre C un point d'arrivé des ondes PKP à 134° (dans cette étude, le premier sismogramme qui détecte les ondes au delà de la zone d'ombre), le point D un autre point d'arrivé à 165° correspondant au sismogramme situé le plus à l'opposé du foyer. Les différentes distances parcourues pour les différents tracés sont toutes reportées en lignes droites au dessus pour rendre compte visuellement de la différence entre les deux modèles.

Le mythe des ouvertures polaires Parcou10

Ainsi donc, dans le modèle standard (tracé violet), les ondes font le chemin direct entre A et C ou bien A et D.
Dans le modèle de terre creuse (tracé rouge) elles font un détour par B. Il se trouve qu'ici par un heureux hasard la distance parcourue entre A et C équivaut quasiment à la distance ABC (comme le trajet AC est également lui aussi assez courbe).

En revanche, le parcours AD est quasiment une ligne droite tandis que le parcours ABD fait un détour qui rallonge sensiblement le trajet.

D'après mon relevé précis des distances des différents trajets :

Dans le modèle standard (violet), il y a peu d'écart entre les distances parcourues lorsqu'on compare AC et AD.
Seulement 5,5 % de plus.

Par contre dans le modèle terre creuse (rouge), entre ABC et ABD cet écart est plus significatif. Le trajet est 17,7 % plus long.
A vitesse de propagation égale il faudrait donc 17,7% de temps en plus pour que les ondes arrivent au point D à partir du moment où on commence à détecter les ondes au point C.

Or, lorsque sur les sismogrammes situés aux points C et D je mesure le temps supplémentaire qui s'est écoulé entre l'arrivée de l'onde PKP en C et l'arrivée de l'onde en D, je trouve un écart correspondant à 5,6%.

Ceci invalide donc le modèle d'une Terre sans noyau.

En effet, on ne peut autrement rendre compte à la fois de la rupture/discontinuité, de ce retard des ondes PKP (sinon par l'état liquide du noyau externe diminuant drastiquement la vitesse de propagation) par rapport au front des ondes P avant qu'elles ne disparaissent, et du très faible écart dans les arrivées de ces ondes PKP entre elles. Car cet écart est DEUX FOIS PLUS COURT que ce qui subsiste des ondes P entre 90° et 121°. Et il ne s'agit pas d'ondes P réfléchies (appelées PP) par la surface de la planète, puisque traversant les couches superficielles moins denses, ces dernières sont plus lentes et arrivent encore après. On le voit colorées en marron sur les sismogrammes. Ne passant pas par le noyau elles ne présentent pas cette rupture que l'on voit entre les ondes P et les ondes PKP.

Nous avons abordé seulement une petite partie des trajets plus complexes que peuvent prendre les ondes dans les différentes couches de notre planète. Aussi bien les ondes P que les ondes S peuvent se réfléchir sur la surface de la planète. De même les ondes P peuvent se réfléchir sur le noyau externe , dans les deux sens, ou bien encore sur le noyau interne, dans les deux sens, avec d'innombrables combinaisons possibles. Ces trajectoires ont fait l'objet d'études poussées.

Voyez plutôt :
http://www.isc.ac.uk/standards/phases/
ici page 75 :
https://seismo.berkeley.edu/wiki_cider/images/8/8d/Sanne_Cottaar_CIDER2018.pdf

Ce n'est pas pour rien que les scientifiques n'ont pas retenu l'hypothèse d'une Terre creuse...
Nous l'avons vu, même en se limitant au premier front des ondes P et S c'est déjà incompatible avec les faits.

On peut évoquer une réinterprétation (antiscientifique) des aurores polaires, la zone polaire de l'atlas de Mercator (qui faute de donnée cartographique s'est contenté de s'inspirer du récit d'une légende de l'an 1360 d'exploration par un mage), le (FAUX) journal secret de l'amiral Richard E. Byrd (inventé et publié dans les années 70 par la société néonazie "International Society for a Complete Earth"), steve currey (dont l'expédition moyennant finances de ses lecteurs, deux fois reportée, n'a finalement jamais eu lieu et dont l'acolyte s'avère être un véritable gourou new age). Rien de tout cela ne peut changer la réalité des faits constatés concernant la structure interne de la Terre et l'absence de trous à ses pôles.


En conclusion, on remarque que les théories qui reprennent le mythe des ouvertures polaires sont surtout basées sur l'imagination, l'ignorance, l'incompétence conduisant à des méprises grossières, et des interprétations paranoïaques face à ce qui paraît étrange car simplement incompris par la personne en question, amenant à l'évocation et la dénonciation tellement pratique d'un nécessaire complot (lorsqu'il ne s'agit pas tout simplement de manipulation volontaire d'auteurs mythomanes ayant parfois aussi des intérêts lucratifs...)

Tous les éléments mis en avant dans les thèses d'ouvertures polaires et de Terre creuse, aussi nombreux soient-ils s'effondrent à la lumière d'une analyse un tant soit peu rigoureuse. On peut empiler d'immenses montagnes d'arguments bidons et frauduleux, d'éléments ayant seulement l'air bizarres et suspects pour des néophytes des domaines scientifiques en question, d'histoires à dormir debout piochées dans le siècle dernier, ou tout ce qu'on veut. ça peut faire effet sur des esprits manipulables, mais aussi impressionnante et immense soit une montagne de bêtises, sa taille ne change rien. Un seul élément suffit et compte pour prouver qu'elle n'a aucune valeur. Et nous venons de le prouver.

Notez que cette méthode de noyer le lecteur sous d'innombrables sujets différents qu'on aborde seulement très superficiellement, de manière très partielle et partiale (en biaisant dans la présentation des choses) pour éviter d'être rigoureux et contredit par les faits est typique des manipulateurs surfant sur les cercles et théories conspirationnistes. Le lecteur ou auditeur n'a pas le temps d'analyser, réfléchir par lui-même, chercher à comprendre vraiment ce qu'on vient de lui présenter pour savoir ce qu'il devait en penser qu'il est déjà noyé par trois autres éléments parfois sans aucun rapport objectif, qui maintiennent seulement la personne dans l'émotion et l'intégration d'un point de vue paranoïaque. La masse est censée constituer un tout tellement imposant que ce serait forcément vrai. Il suffit pourtant de creuser vraiment de manière scientifique à peu près n'importe lequel des éléments présenté pour découvrir après de vrais efforts le pot aux roses comme nous l'avons vu. La confrontation des points de vue permet de se forger un avis fondé. Les manipulateurs ont le confort de choisir de ne pas se confronter à la contradiction et de donner à voir les choses non pas comme elles sont réellement mais comme ils veulent qu'on les voie.


Les illustrations introduites dans les articles sont soigneusement sélectionnées, elles ne reprennent naturellement que celles qui peuvent d'une manière ou d'une autre aller dans le sens des thèses avancées. Autant on peut ne pas prêter foi à des images mosaïques qui montrent des reconstitutions de tout l'hémisphère Nord ou Sud grâce à la reprojection de plusieurs clichés, autant une unique photo toute simple couvrant le pôle à elle seule est une certaine garantie d'authenticité et de juste représentation de la réalité.
Vous apprécierez donc la valeur du cliché suivant, de par cette caractéristique, sa haute définition et la visibilité qu'il offre vis-à-vis du pôle Sud.

Le mythe des ouvertures polaires 605181AS1714822727mini
AS17-148-22727     Image courtesy of Image Science and Analysis Laboratory, NASA Johnson Space Center
L'image réduite intégrée ci-dessus a été optimisée par mes soins (essentiellement contraste et équilibre des couleurs), mais vous trouverez le cliché original non modifié en téléchargement sous différents formats ici : http://earth.jsc.nasa.gov/scripts/sseop/photo.pl?mission=AS17&roll=148&frame=22727

Zoom sur l'Antarctique :
Le mythe des ouvertures polaires 317151AS1714822727polesud

Autre image de l'Antarctique, datant du 8 décembre 1990 et prise par la sonde spatiale Galileo (cliquer dessus pour voir à pleine résolution) :
Le mythe des ouvertures polaires Mosaiq10
source : https://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA00117

Ci-dessous, quelques autres illustrations qui montrent que même les images composites quotidiennes venant de satellites qui passent près des pôles permettent de voir la banquise et son évolution. J'ai retenu les suivantes (pôle Nord), qui sont une sélection de celles qui offrent une bonne visibilité de la banquise, d'ordinaire cachée sous les nuages. La réception des données ne permet pas de voir toute la banquise en une seule fois, mais en complétant avec les passages orientés sur une autre direction (2 derniers liens) on obtient une couverture sur l'essentiel de la zone polaire.
Ces images viennent du NERC Satellite Receiving Station, Dundee University, Scotland :
https://2img.net/h/oi35.tinypic.com/103d3eu.jpg
https://2img.net/h/oi33.tinypic.com/1793ep.jpg
https://2img.net/h/oi33.tinypic.com/2ns2n2b.jpg
https://2img.net/h/oi36.tinypic.com/19sf0l.jpg
https://2img.net/h/oi63.tinypic.com/xghaqg.jpg

Accès au site :
http://www.sat.dundee.ac.uk/
Des images sont prises chaque jour et vous pouvez chercher des photos d'une zone spécifique :
http://www.sat.dundee.ac.uk/abin/pass/map

Et ici quelques images qui rendent compte plus précisément de comment sont les pôles :
http://eoimages.gsfc.nasa.gov/images/imagerecords/0/857/modis_north_pole_lrg.jpg
dessous le pôle sud :
http://eoimages.gsfc.nasa.gov/images/imagerecords/2000/2066/seawifs_south_pole_ross_lrg.jpg
ici un zoom sur la cote antarctique :
http://web.archive.org/web/20130526171829/http://www.cnes.fr/automne_modules_files/standard/public/p5824_56e2c2eb9d1d089ee42430cf1a5889c7Antarctique.jpg
Revenir en haut Aller en bas
https://lumieredureel.forumactif.fr
 
Le mythe des ouvertures polaires
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» la recherche de l'énergie libre : allégorie du mythe de Sisyphe

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
lumière du réel :: Regard contradicteur-
Sauter vers: