- L'image ci-dessous est une photo aérienne déperspectivée de l'agroglyphe de MILK HILL en août 2001
Cet agroglyphe est fait de 409 disques de blé couché au sol. La figure s'apparente à une spirale à 6 bras composés chacun de 13 disques. Depuis ces bras principaux partent perpendiculairement d'autres bras secondaires beaucoup plus petits eux même composés de 1 à 3 disques. La taille des disques organise visuellement cette hiérarchie du principal et du secondaire. La zone du milieu des bras principaux est la zone de plus grande dimension des disques (à l'exception du grand disque central de la figure) et c'est aussi sur ce milieu que l'extrémité de l'arc de cercle décrit par le bras voisin arrive et se termine.
Le nombre de 409 disques peut impressionner à priori, mais nous allons voir que cela est tout à fait faisable en une nuit. Les disques présents ont un diamètre qui va environ de 2 à 22 mètres de diamètre mais sur les 409 ce sont 330 (donc 80%) qui ont un rayon de 1 à 3 mètres. Mieux encore, ce sont 150 donc plus du tiers des 409 disques qui ne font qu'un seul mètre de rayon.
Pour ce qui est de la surface, certains déclarent que la figure couvrirait 44000 mètres carrés. En réalité ceci est la surface d'un disque plein fictif de 238 mètres de diamètre allant jusqu'aux extrémités de la figure. Mais comme le montre l'animation ci-dessous, la surface réelle mise en oeuvre est de près de 17000 mètres carrés, ce qui est deux fois et demie moins. Cette surface équivaut à celle d'un disque de 147 mètres de diamètre.
Cela reste très important, cependant il faut avoir à l'esprit que les faiseurs d'agroglyphes ne sont pas des individus isolés, ils travaillent en petits groupes. Et si plusieurs personnes travaillent en parallèle à coucher des surfaces, alors la surface est à diviser par le nombre d'intervenants actifs à l'aplatissement de la culture.
L'exemple d'Inkpen / Woodhay du 29 juillet 2011 nous apprend qu'à peine quelques personnes ont pu réaliser ce dernier en presque 5 heures. Or sa surface approche les 6000 mètres carrés, soit un peu plus que la surface cumulée de deux des bras complets de Milk Hill 2001. D'ailleurs les grands arcs sur lesquels sont positionnés les disques sont apparemment de dimensions semblables (une cinquantaine de mètres de rayon), et le style est très proche, ce qui permet de penser que c'est probablement la même personne ou en partie le même groupe qui en a assuré la conception.
La réalisation de Milk Hill 2001 peut alors avoir pris autant de temps à condition d'avoir le triple de participants.
Si il y a autant de personnes actives pour coucher les surfaces qu'il y a de bras à cet agroglyphe, c'est à dire 6, le réaliser en 5 heures avec une planche d'un mètre de large ne demanderait alors que de coucher 10 mètres carrés par minute en moyenne, c'est à dire n'avancer que d'un mètre toutes les 6 secondes.
Ainsi, même en prenant en compte les manoeuvres pour les tracés de construction des grands arcs de cercle et grands disques associés (les petits disques satellites ont manifestement été réalisés sans tracé préalable à leur positionnement comme nous allons le voir), cet agroglyphe est donc réalisable en une nuit, pour peu que tout soit bien préparé et organisé. La seule question en suspens est celle du nombre de participants nécessaire. Théoriquement on peut estimer qu'il en faudrait au minimum une demie-douzaine, mais plus probablement une dizaine compte tenu qu'il y a toujours du temps de perdu entre les actions et de la fatigue physique.
Malgré tous les efforts, la perfection n'est pas atteignable. Dans cet agroglyphe, la précision dans l'exécution de cette figure est très inégale. On comprend aisément que les éléments principaux ont reçu plus d'attention que d'autres et que certaines imprécisions ont pu s'accumuler aux extrémités.
Alors que l'ensemble de la figure est construite sur une symétrie centrale et qu'on peut avoir l'illusion que chacun des 6 bras est exactement identique aux autres si on regarde rapidement, il ressort tout de même clairement avec un petit peu d'observation qu'il y a d'importantes variations dans les dimensions des derniers disques aux extrémités de ces bras. Mais les différences ne s'arrêtent pas à quelques disques.
Car il est également bien visible que si les disques qui constituent l'armature des bras semblent suivre assez correctement un arc de cercle, l'ensemble de la disposition des disques satellites elle, est totalement imprécise, irrégulière. Ces nombreux petits disques satellites sont orientés dans des directions parfois très différentes d'un bras sur l'autre, parfois selon une courbure très prononcée, parfois quasiment rectiligne. Et les distances qui les séparent est elle aussi très variable.
En réalité les différences sont tellement présentes dans toute la figure que lorsqu'on superpose ces bras pour comparer la disposition des disques, il n'y a rien qui se retrouve vraiment à l'identique.
Cet agroglyphe de Milk Hill en 2001 qui est pourtant la référence la plus importante du début de sa décennie et qui reste l'un des exemples majeurs du phénomène, montre à lui seul (mais c'est aussi le cas pour tous les autres) que les critères de perfection ou de très haute précision géométrique attribués aux agroglyphes ne correspondent pas à la réalité.
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